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Par Gil1 le 9 Décembre 2008 à 17:57
Ils vont
Ils viennent
Les jours
Ils s'en vont
Et puis s'en viennent
Disent les gens
Plus que les gens
Les jours
... S'en vont
Et reviennent indéfiniment
Les gens
Chaque jour
Viennent mais eux s'en vont
Comme lorsqu'ils s'en vont définitivement
Les jours viennent
Et s'en vont comme le vent
Dont les gens ne se souviennent
Le plus souvent
Vont les jours
Comme les gens
Quand ils s'en vont
Les gens s'en vont surtout, c'est ce qu'ils font
Viennt ces amours
Et avec, leur entregent
Qui apaise ou confond,
Mais personne ne s'en morfond
Ces amours
Chez les gens en ces jours
Ces amours
Tout flottant alentour
Qui s'en viennent
Ou qui s'en vont
Quand les jours
Viennent et Vont
Et des fois reviennent
Comme les gens qui au fond
Tous font un petit tour
Et puis s'en vont
Ainsi font
Ainsi viennent
Les jours
Les amours
Les gens
Vont et viennent les jours
Vont et viennent les gens
Et leurs amours
Tout indignents
Ou bien indulgents
Ils vont
Ils viennent
Ainsi vont
Ainsi viennent
Les jours
Les gens
Je remercie l'auteur "Flâneur" de m'avoir confié ce texte.
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Par Gil1 le 15 Novembre 2008 à 19:48
« Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons » Paul Eluard
De tragique Pologne, Varsovie brûle encore
L’écrire est impossible sauf d’immense tristesse
C’est tant l’ampleur du malheur, de sauvages détresses
Leurs listes, à tant de noms, que violente la mort
L’acharnement, l’horreur contre des millions de corps
Au début fut l’incendie contre qui pense et se dresse
Avant la folie à tuer qui ne pouvait s’en plaindre
Reste la question pourquoi personne pour l’éteindre
De tragique Pologne, Auschwitz y meurt encore
Du silence pour étouffer ce qu’on pourrait dire
Aucun mot ne porte, même pensée à maudire
L’énoncé d’holocauste, de crimes contre l’espèce
Ne sert en rien sans des voix d’immense tendresse
A l’intérieur de soi, et ailleurs qu’aux lieux martyrs
Sans l’intense respect pour ceux qui sont restés à nous
Sous l’injure et les coups, qui ont dit : restez debout
De tragique Pologne, des pays sont encore
Des patries pourchassées, attachées à des étoiles
Là où s’imposent l’infamie, les tyrans du mal
Un empire à mœurs barbares, de nuit, de brouillard
Reste la question pourquoi a-t-on compris trop tard
Tous les peuples ont perdu d’un bilan infernal
Des élites d’amours, d’hommes, de femmes, d’enfants
Leur désespérance est à nous terrible à présent
De tragique Pologne, des Justes pleurent encore
Qui eux seuls ont réagi de belle humanité
Une vie sauvant à tout prix une autre enfantée
Un amour multiplié contre tout sacrifice
Où tant furent muets, jusqu’à en être complices
Les Justes sont l’ultime terre qui peut nous sauver
Je me souviens mon père ne pouvant que pleurant
Me faire écrire ici ce qu’il faut être en son temps
© Gil DEF - 15.11.2008
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Par Gil1 le 10 Novembre 2008 à 10:06
Nécropole de Lorette
Il fut un temps paradoxal, après un temps si brutal
Tant de silence anormal, là où il y avait tant de cris
Tant de fureur, tant d'hommes donnant, et recevant la mort
Tant de visages effarés, effrayés de ce qu'on eur fit
Tant d'ombres et de spectres, et tant d'innombrables remords
Tant de clameurs heureux là où il y avait les replis
Tant de ferveur de femmes priant, et se taisant si fort
Tant de villages écrasés, méprisés de ce qu'on leur prit
Tant de patries détruites, réduites aux suprêmes efforts
Il fut un temps paradoxal, après un temps bien trop brutal
Tant de soleil pâle et défait où le clairon fut simulacre
Pour l'amnistie sur tous les fronts, et ce serait la der des der
Tant de serments, d'outrance, d'outrage au-dessus des massacres
Au-dessus des champs tragiques, et des tyranniques cimetières
Tant de mots victorieux où étaient ces fauteurs de guerre
Les fervents des unions sacrées et les assassins de Jaurès
Tant de médailles, de généraux, tant de glorieuses carrières
Tant d'indignité, tant d'oubli quand on se pardonnait de messes
Il fut un temps paradoxal, après un temps tant immoral
Tant de fois, assez, de ces lieux, pour qui les vécut dans l'effroi
Et dans tant de cauchemars, où des frères sont ennemis
Même pour un peu d'eau sale, tant de fois assez de croix
De fer, de bois, pour rien et pour mourir sans amour dans leur vieTant de fois, vanté, tous ces lieux, pour qui y mettra des exploits
D'être mille et revenir cent, d'être au combat, animal et ivre
Pour qui força les hommes à manger, à boire n'importe quoi
Pour qui fusilla, par sa loi contre la pensée de survivre
Il fut un temps paradoxal, après un temps tant innommable
© Gil DEF. 10.11.2008
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Par Gil1 le 22 Octobre 2008 à 17:47
1941, un 22 octobre
Quatre à Paris
Dix sept à Nantes
Et vingt sept à Chateaubriant
Parmi des centaines d'internés, déjà
Parmi ma France occupée, outragée
Jusqu'en ses bras, ses pas et sa voix
Affamée, et qu'on voudrait résignée
Diffamée, parce que condamnée de droits communs
Quand c'est par des lois d'exception
D'abandon, de collaboration, entendez trahison
Quand on enfermait au nom de soupçons, des opinions
Derrière des murs, des barbelés
En nouvelles prisons, en camps de consternation
Quand le vol, le viol, de tout corps attaché à la vie
Est institué, permis
Et toute résistance punie
Quand toute propagande dit
Le prix à payer à l'ennemi
Des fronts soumis
Ma France meurtrie, asserviePendant ce temps, à Vichy, on ment
Il est un Etat résigné, planqué, indigne
On se vend et et par ailleurs on se signe
De nouvelle chrétienté et par serment
Assignée aux dieux fous et aux croix gammées
Qu'ils n'attendent pas l'oubli
Ces faits infamants à France
Passée à l'ennemi, faux trophée de revanche
Il ne se peut le nom de France
En ce rôle servile à la mort contre toute branche
1941, un 22 octobre
Quatre à Paris
Dix sept à Nantes
Et vingt sept à Chateaubriant
Parmi des centaines d'excommuniés, d'expatriés
Tant de rejets comme mauvais Français exposés
Quand commence l'impitoyable tri
Des coupables de rien, sauf de leur vie
De leurs naissances, de leurs adresses
Et de leur pouvoir de jeunesse
L'ennemi puni, attaqué pour de bon
Se fait bête enragée et terrible enchère
Et prononce 50 fois la loi du talion
En 50 noms, 50 otages, épouvantable nom
A 50 misères de tombeaux, à 50 mères
Et que pouvait-on y faire, contre tant d'interdits
Contre la pourriture qui est dans le fruit
Contre ce qu'on croyait voisin, frère et qui trahit
Les poings, les mains des otages ne purent suffire
Leur courage, seul, ferait face au temps martyre
Pendant ce temps, à Vichy, on s'absout
L'Etat immoral s'en fout, les pieds et les mains dans la boue
Et en cure de dignité, travail, famille et patrie
Qu'ils n'attendent pas notre oubli
Ces faits infamants à France
Sous le joug impuissant
Ils ne se peuvent les noms de France
De patrie et de mère
Par des fusils contre ses enfants
1941, un 22 octobre
Ils seront fusillés en ce jour
Quatre à Paris
Dix sept à Nantes
Et vingt sept à Chateaubriant
A seize heures par trois salves de crimes
Et bien plus pour achever ces victimes
Pour ceux qui portaient espoir
Contre un deuil sous des cieux de corbeaux noirs
Il n'y aurait pour eux aucun respect, aucun culte
Au contraire, on leur ferait plus d'insultes
D'acceptation de leur sort, de ce qu'on retranche
De la vérité, et à ceux qui entraient dans l'histoire
Si on sauva leurs lettres de la dernière heure
Et leurs phrases simples sur des planches
Ce fut peu, et ne suffit à chacune de leur vie
Ce fut beaucoup, pour qu'on ne puisse l'oubli
Contre tout historien déficient de mémoire
Détaillant sur des affaires sans rapport, dérisoires
C'est sans bandeau aux yeux qu'il nous faut y voir
Pendant ce temps, à Vichy, on se fit
Un Etat soldé de vieillesse, de honte et de mépris
Par ce qu'il acceptait, devançait, faisait et cachait
Qu'ils n'attendent pas l'oubli
Ces décrets meurtriers, étrangers à l'asile, à France
Ces rafles, ces concentrations de la haine, et au-delà
Il ne se peut le nom de France
Dans ces solutions de morts qu'on n'imagine pas
1941, un 22 octobre
Je m'en viens le rappeler
Quatre fois à Paris
Dix-sept à Nantes
Et vingt sept à Chateaubriant
La France, on l'a tant fusillée
Son plus jeune avait dix-sept ans
Il ne se peut le nom de France
Que par la rose et le réséda
Et par la jeunesse qui y vivra
© Gil DEF. 22.10.2008
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Par Gil1 le 20 Octobre 2008 à 19:59
Comme on se découvre en des clairs de lunes rondes
De rêves sans paraître en mises en scène
Comme en apesanteur, dans des sphères lointaines
Jouant tels violons les vibrations des ondes
Tout un ciel et s’ouvre l’âme à pensée d’étoiles
En un temps irréel, milliards d’années-lumière
Dispersées, et passé, et futur, on s’y perd
On cherche un repère là-haut est notre bal
Sur cette voie lactée, on se fait des réseaux
Des raisons à connaître les grandes constellations
Et des vaisseaux nouveaux par l’imagination
On invente des mots à croire qu’il en faut
Pour tant ce spectacle, à valeur de miracle
A combler l’ignorance jusqu’à la récompense
En cette immense danse à jeux d’incandescence
En des nuits, mélodies à candeurs des oracles
Longue est l’entrevue en ces rêves des âges
Qui font et qui refont la genèse du monde
Et l’homme en sa quête, en fils de lune, sonde
En sa belle apparence l’espace des voyages
Et heureux il se peut, échappé à son temps
Comme il se voit d’un vœu se sauver une étoile
S’oublier pour un peu être paradoxal
A ouvrir puis fermer des portes à l’enfant
Combien on est souvent un meilleur astronome
En ces moments d’écoute à tant l’immensité
A tant de quantités à tant de qualité
Rêvant d’éternité, pour y supporter l’homme
© Gil DEF. 20.10.2008
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