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Par Gil1 le 11 Novembre 2010 à 10:50
Il est mort le soldat pour des raisons obscures
Forcément en héros sans plaindre sa jeunesse
Il ne reste de lui qu’un mensonge à l’histoire
Demain viendra l’oubli dans tous les ministères
Il a eu une mère un père un pays et vingt ans
Il a eu des projets pour un temps qui ne sera
Pendant qu’un général avait d’autre ambition
Un grand carnage et gloire aux assassins
Il est mort le soldat comme on jette aux ordures
Un enfant son berceau et les grandes promesses
Il ne reste de lui qu’un temps pour veuves noires
Puis plus rien quand on fait les honneurs à la guerre
Il a cru au drapeau et qu’on lui doit son sang
Il a cru qu’il fallait accepter ici-bas
Son sort et à genoux prier jusqu’au sillon
Défendre sa terre et le grain en ses mains
Il a écrit des lettres violées par la censure
A ne pas pouvoir dire sa peur et sa détresse
Sous le feu la mitraille et l’affront des victoires
Les voilà détruites au temps à tout défaire
Il est mort le soldat par dix et puis par cent
Par mille fois en proie aux fureurs du trépas
Sous ces immondes croix quand un dieu de pardon
Tu ne tueras pas, pourquoi la messe aux orphelins
Il est mort le soldat comme tant qui ne furent
Que vies éphémères, et ma mémoire y reste
Quand l’époque finit d’en tuer, dérisoire
Dans ses vide-grenier et ses pauvres affaires
Il est mort le soldat pour rester dépourvu
Son nom s’effacera après fermer le ban
Les fils d’ennemis d’hier viendront prendre en photos
Les coquelicots couleur sang à l’été plein
© Gil DEF. 24.01.2010
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Par Gil1 le 16 Juin 2010 à 17:42
La femme qui pleure - Picasso
Une femme quelque part prend peur d’un carnage
Son visage est la honte insupportable au jour
Elle n’est que douleur d’un cruel désamour
Et ne sait quel miroir pourrait le maquillage
La femme quelque part pleure sa solitude
Comme forme recluse qui aurait tout perdu
Quand la vie lui refuse rien qu’un mot reconnu
Dont elle avait l’habitude et surtout la certitude
La femme s’abaisse, se méprise de faiblesse
Elle était et n’est plus, tout son décor déteint
Corps battu, épuisé, âme noyée, chagrin
Mais qui n’a pas idée d’un signal de détresse
La femme se défait, s’interdit de se plaindre
Soumise, dépendante à son amour donné
Qu’elle prouve encore, mais qu’on a violenté
Avec absurdité quand il ne veut s’éteindre
La femme se cherche, se parcourt les images
Qui lui rendraient courage et pourtant tout lui ment
Rien ne lui soulage le mal sourd du présent
Le verdict est brutal face à face aux outrages
La femme se juge mais n’a nul tort qui mérite
Un quelconque supplice et d’être à la merci
D’un homme empoisonné d’alcool et de jalousie
Qui détruit tout même tout amour qui résiste
La femme dépérit, qui ne sait ce qui sauve
Rappelle un amour départi à mourir
Y a-t-il des moyens qui pourraient convenir
Pour désintoxiquer l’homme mutant au fauve ?
La femme quelque part sans le savoir m’appelle
Je n’ai pour elle qu’un premier pas au pardon
Pour qui ne sait le faire, lui rendant son prénom
Avant le bon conseil de sortir au soleil
La femme quelque part a besoin coûte que coûte
D’une aide quand sa vie est capable du pire
Non, ne la laissez pas subir sans réagir
C’est la mère, l’amie, à qui l’on doit l’écoute
La femme quelque part que je ne voudrais lasse
De ce qu’on débarrasse de la vie, de l’amour
De chaque jour pareil d’un huit clos sans secours>
Me parle et lui réponds où l’amour a sa place
Oui, sauver juste là où l’amour a sa place
© Gil DEF - 11.06.2010
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Par Gil1 le 1 Mai 2010 à 17:25
Allons enfants, marchons, marchons
Chantons que le temps nous appartientDepuis plus de cent ans en ce premier de mai
Revient l'apostrophe des peines ouvrières
Mal payées de tout temps jusqu'au seuil des misères
De ces catastrophes suivies d'aucun procès
Sauf ceux de l'injustice pour nier tout progrès
Du rêve américain au droit simple de vivre
Chaque jour en trois temps étaient des syndicats
Des gens anonymes qui voulaient d'autres choix
Que de l'esclavage des cadences à suivre
Sans nul avantage de sommeil, d'idées libres
Et ce premier de mai se voulut au printemps
Une nouvelle ère de l'épine à l'églantine
Mais il fut donné au drame par la peur assassine
Des tenants de l'ordre pour ceux qui bougent vraiment
Qui d'un triangle rouge portaient vie à leur sang
Fut-il sans lendemain cet essor des consciences
Contre toute cette force appuyée de mépris
D'incessante menace contre qui ose un cri
Il aurait pu l'être tant on fit de sentences
De mort aux enragés pour réduire au silence
Et ce premier de mai on lui fit pire guerre
A l'établir pour fête au temps des trahisons
Du travail obligatoire et en déportation
Terrible paradoxe et ce jour à défaire
D'un statut de grand deuil et de vaines prières
Depuis plus de cent ans, on nous fait propagande
De calendriers fixés aux dates des martyrs
Aux sonneries aux morts au passé à mentir
Et aussi au commerce à la télécommande
Du porte-bonheur factice comme on prétend tout vendre
Depuis plus de cent ans, travailler toujours plus
C'est la triste rengaine du capital dans l'arnaque
Du temps c'est de l'argent, mais à qui est l'abaque
Devenue machine à jongler des bonus
Qui fait verdict brutal de notre âge en malus
Comme il en veut au temps comme à tout ce qui gêne
Son pouvoir absolu et comme nécessaire
Toujours prêt à l'arrache d'heures supplémentaires
Des parents aux enfants dans l'argutie hautaine
L'usure totale des ressources humaines
Il ne faut rien laisser de ce premier de mai
Qui soit la mémoire bien vivante et racine
Au muguet du jardin comme au temps d'imagine
Ce qu'on fait aisément de bonheur bien concret
Quand on n'a besoin que d'une pause et de paix
© Gil DEF - 01.05.2010
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Par Gil1 le 26 Octobre 2009 à 18:20
Tout serait affaire de place
Un chien passe, mais tête basse
C’est un homme qu’on débarrasse
Moi qui ne peux et qui trahis
Lui qu’on poursuit comme inutile
Et mon ombre n’est plus tranquille
Puisque lui est chassé de la ville
Je perds à la fois deux pays
Cœur ouvert, terre sans frontière
Pour la raison au nom du frère
Du ventre sacré de nos mères
Moi qui ne peux et qu’on punit
Si j’aide à la cause humaine
Comme pour un peu de moi-même
Par lui astreint aux nuits malsaines
Je perds le sens d’un toit, d’un lit
Voilà un temps pour les méprises
Les espoirs qu’on tue, la bêtise
Toutes les places seraient prises
La chasse à l’homme se fait la nuit
A l’homme qui cherche un passage
A l’homme qui n’en a pas l’âge
A l’homme de l’entier courage
Le tort est dans l’homme repris
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Pourquoi ceux qui ne sont pas libres ?
Dans les quartiers du centre ville
Les consciences se font leur style
Mine de rien, blasé, servile
Moi qui ne peux et qui subis
Prends un verre à leurs terrasses
Il ne se peut nul face à face
Nulle demande à crier grâce
Là est leur triste comédie
Welcome à l’affiche qui gêne
L’opposé jusqu’au mot lui même
Bienvenue n’est pas un blasphème
C’est le mot d’accueil à la vie
Le premier seuil, l’idée première
Les bras ouverts, l’allure fière
Le défendu de toute guerre
La malvenue est tragédie
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Pourquoi ceux qui ne sont pas libres ?
Voilà un temps pour les voyages
Les touristes bronzés des plages
En démentis de vies sauvages
Moi qui ne peux, ceux qui oublient
Le mensonge qui fait la crise
Le fonds de cale aux entreprises
L’enfer aux lieux terres promises
Quand sont plus d’ennemis que d’amis
Tout serait question numérique
Rien du cœur pour république
La cynique en pensée unique
Attention pour qui contredit
Pour le pisteur qui suit la trace
Trois mots Panthéon à leur place
Et la liberté qu’on embrasse
Elle est faite pour les bannis
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Pourquoi ceux qui ne sont pas libres ?
© Gil DEF - 25.04.2009
4 commentaires -
Par Gil1 le 12 Septembre 2009 à 12:36
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est l’ineptie, et le fric qui vous pourrit
La vie se meurt à bas prix, aujourd’hui en Somalie
Pour moins d’un dollar par jour, mais où est donc la morale !
Faut-il encore écrire ça, si on n’y peut le combat
Si on n’y peut qu’une voix, contre qui ne l’entend pas
Contre ce dehors du contexte, ce vide au cœur qui exclut
Si je ne peux plus dire là, la vie vaut d’être vécue
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est l’exposé, et en résumé des guerres
Des sentiments désarmés, comme on se dit pourtant frères
Et il n’est pas un seul jour, où l’homme ne soit déloyal
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y crier
Si on ne peut y changer, contre qui est le guerrier
Contre qui le suit à se taire, par erreur, pour son malheur
Si je ne peux que dire là : on fusille un déserteur
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est tant l’oubli, de ce qui nous fait chaleur
Lumière en naissant la vie, la transportant en couleurs
Bagdad jour et nuit meurt sa beauté orientale
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y conter
Des Shéhérazade par-dessus ces estocades
Ces soldats, ces attentats, si Bagdad n’est plus, n’est pas
Si je ne peux que dire là : qui peut changer tant d’endroits ?
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde est au pouvoir sourd, à quelque vote en détour
Aux électeurs de passage ô combien ils se gourent
La misère est dans leur cour, en un verdict capital
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y compter
La révolution du cœur, pour un moins de pauvreté
Un plus à la charité, pour qui n’a pas un abri,
Si je ne peux que dire là : de qui se fait-on l’ami ?
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Ceux qui ont, ceux qui n’ont pas, on oppose la balance
La chance et la malchance, tant de fois, tout en distance
Où mettre des consciences, quand les masques font le bal
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y rêver
Aux abords de l’utopie, devenant réalité
Non pas l’espoir d’un grand soir, mais juste à manger, à boire
Si je ne peux que dire là : ma plume est loin du comptoir
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Ne plus écrire au dégoût, ce serait la dernière balle
© Gil DEF - 17.11.2008
6 commentaires
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