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Par Gil1 le 6 Août 2014 à 18:50
Souvent je me replie dans la poésie du silence
C’est un besoin d’éloignement du monde qui est trop
Trop de stress et trop d’agressions, trop le niveau zéro
Pour le pouvoir de décider ce qui est d’importance
Contre un monde voyeur, laideurs et drame perpétuel
Contre la tyrannie des émotions mais qui déconne
Tant cette hypocrisie des victimes qu’on sélectionne
Tant l’iniquité redoublée par tant d’oublis cruels
Souvent je me replie dans la poésie du silence
Ignorer les prêcheurs, les exploiteurs de nos malheurs
Les imposteurs de poésie qui ne sont que braqueurs
Fervents de l’esprit en loques et de la décadence
Contre ce feuilleton des catastrophes en série
A ne plus savoir ce qui fait la condition humaine
A qui l’on peut faire confiance et si ça vaut la peine
De lutter pour vivre tant c’est dit : nous sommes maudits
Souvent je me replie dans la poésie du silence
J’en fais un espace de possible réconciliation
Avec qui je peux être, à bout touchant, l’obstination
De chérir la vie même au compte des invraisemblances
Là, ma sincérité, l’effeuillée des grands sentiments
Tout au-dedans, rien au dehors, là, cette architecture
De tout l’être en conflit, en conscience d’une aventure
De l’éphéméride des jours qui s’en vont tellement
La poésie du silence est bien plus représentative
De vivre intensément que ces mots servis en décoction
Bien plus prospective que de gargouiller des sermons
Parce que soit disant l’humanité à la dérive
Silence en ma mémoire rosacée qui me rend
Tous les grands moments de ma vie, l’esprit qui me rapproche
De mes pareils pour qui la vérité, c’est dans l’accroche
A de chers portraits et présents, et absents, tout autant
Silence en ma partie profonde, intime, précieuse,
Je ne veux la flétrir, je ne saurais m’en départir
Par des mots sans talent pour dire vivre c’est mourir
Plus d’une fois quand bien même des amours généreuses
Le temps silencieux me convient et bien plus qu’on ne croit
Je sais, bavard je suis en des contextes de rencontres
Ca compte tellement les occasions où se racontent
Nos histoires, nos espoirs puis qui vivra, verra
Mais la poésie du silence est ma correspondance
Avec les domaines des intrigues et des questions
Tant le monde est complexe, un plein de contradictions
L’antithèse de poésie, convictions, éloquence
Une poésie du silence, tempérance et nécessité
L’avant de l’ambition du premier pas d’une parole
Ecoutez Rilke sublimer ce qu’il faut de l’école
Apprendre mille fois la beauté et l’humilité
Silence et poésie, le temps signifiant pour mes peines
Mes séparations d’avec des combattants qui étaient beaux
Tant capables de tout embellir jusqu’aux yeux de l’eau
Ce langage mouillé révélant pour sûr comme on aime
Silence et poésie, pour mes temps d’esprit arc-en-ciel
Mon banc soleil en pluie du rappel de cent anecdotes
Le pourquoi des heures, journal intime, antidote
La franchise au final de ce qui est son essentiel
Silence et poésie, ô suspendu des beaux spectacles
Je le suis promeneur, voyageur, ou observateur
Change m’a-t-on dit mon regard, et de par sa couleur
Son parler religieux dans l’éventail des miracles
Silence et poésie, entre le grand tout et le rien,
Ce à quoi l’on tient tant, et ce qui est inaccessible
Ce pour quoi l’on se bat, et le grand tout imprévisible
J’en ai fait la trame pour nous tisser les meilleurs liens
Alors à quoi ça sert mes huit centaines de poèmes,
Puis d’autres qui viendront, tous iront s’éparpiller
Qu’en est-il du poète en ce temps maximum stressé
Puis de moi, petite bestiole autant qu’il m’en souvienne
A quoi ça sert vraiment, tout a été dit avant moi
De tous nos problèmes, inconstance et incertitudes
Tout a été dit des mondes, cortège ou solitude
Je répète l’expérience des chemins maladroits
Ce que je voudrais vous dire, c’est bien plus qu’une prière
Dégagez les misanthropes, leurs massacres de tout
Que soit l’instruction des justes, cet innombrable atout
Des actes traduisant des intérieurs, paix et lumière
Le monde tout entier pourri ne sera pas le mien
En rupture avec les ligues, le sacré comme injure
La propension du fer, des plaies du cœur et des tortures
Le renvoi aux immondices de mes pareils, humains
Ce que je voudrais vous dire, c’est de vous rendre maître
De votre temps, d’un espace où vous puissiez saisir
Ce qui s’offre à vous de vivant, à bien mieux vous sentir
Du monde clairvoyant, du bon côté des gens honnêtes
Ce que je voudrais vous dire, c’est d’aller plus souvent
Hors de l’agitation, du monde calcul, tiroir-caisse
Bons plans mais l’arnaque en tant de signaux de détresses
Dans la fausse empathie de ceux toujours nous accablant
Sachez ma poésie, belle amie qui me dit : contemple
Instruis ta part des embellies, et meilleur tu seras
© Gil DEF. 02.01.2014
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Par Gil1 le 26 Février 2012 à 07:15
Je n’en ai pas fini avec la poésie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je voudrais simplement vous laisser ma ballade
L’émotion première le cœur en dérobade
L’âme des mystères, les pleurs de la cascade
Je n’en ai pas fini avec qui me sourit
Je n’en ai pas fini avec qui me sourit
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je pourrais aisément vous mener en cavale
Par le nez, à refaire les pistes des étoiles
L’ombre, la lumière, les lois fondamentales
Je n’en ai pas fini avec la rêverie
Je n’en ai pas fini avec la rêverie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je devrais forcément vous parler de voyage
Tel un qui prend la mer, un qui cherche un passage
Un qui n’a plus de terre, un tel cheval sauvage
Je n’en ai pas fini avec la comédie
Je n’en ai pas fini avec la comédie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je voudrais seulement vous poser les arcanes
Les majeurs, les plus clairs, le mode sarbacane
Les années en arrière, les exodes tziganes
Je n’en ai pas fini, il faudrait que je trie
Je n’en ai pas fini, il faudrait que je trie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je pourrais carrément vous abaisser les armes
Au nom de la mère, du cordon, de la flamme
Au nom de la prière en pardon à la femme
Je n’en ai pas fini avec l’eau de la pluie
Je n’en ai pas fini avec l’eau de la pluie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je devrais consciemment vous léguer ma terrasse
Le soin de l’inventaire des saisons à ma place
Par au moins quelques vers, côté ville, côté face
Je n’en ai pas fini et puis qui veut me suit
Je n’en ai pas fini et puis qui veut me suit
Si tout a été dit alors tant mieux, tant pis
Je voudrais sciemment vous montrer les étapes
Par qui est ciel ouvert, la liberté du cap
Par qui a découvert la beauté qui échappe
Je n’en ai pas fini, en quête d’harmonie
Je n’en ai pas fini, en quête d’harmonie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je pourrais patiemment vous vanter le candide
Un poète en est fier, qui ne croit pas au vide
En lui est l’univers, en ses contrées humides
Je n’en ai pas fini pour dire qui je suis
Je n’en ai pas fini pour dire qui je suis
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je devrais constamment vous sembler bien utile
Un qui à sa manière est un sillon fertile
Un qui a la matière aux vérités tranquilles
Je n’en ai pas fini pour qui cherche l’abri
Je n’en ai pas fini pour qui cherche l’abri
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je voudrais fortement vous conseiller des tiges
En somme téméraire, la nature y oblige
Car son code éphémère est trop dur s’il afflige
Je n’en ai pas fini, avec qui est en vie
Je n’en ai pas fini, avec qui est en vie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je pourrais richement vous donner mes insignes
Des soleils à travers des eaux bleues argentines
Du bleu de ciel souffert au dernier chant du cygne
Je n’en ai pas fini puisqu’on ne peut l’oubli
Je n’en ai pas fini puisqu’on ne peut l’oubli
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je devrais sûrement vous monter à la cime
Là où le front est vert, et se prête à la rime
Pour penser sans frontières, avec du cœur en prime
Je n’en ai pas fini pour qui sont mes amis
Je n’en ai pas fini pour qui sont mes amis
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je voudrais hardiment vous juger en complices
Tentant, les nombres pairs, les amours qui s’immiscent
Menant, saute rivière aux jardins des délices
Je n’en ai pas fini contre tout interdit
Je n’en ai pas fini contre tout interdit
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je pourrais longuement vous calquer des musiques
Ma défense à taire des replis nostalgiques
Ma préférence claire aux magies alchimiques
Je n’en ai pas fini, c’est ma philosophie
Je n’en ai pas fini, c’est ma philosophie
Si tout a été dit, alors tant mieux, tant pis
Je devrais posément vous confier d’être libre
Homme comme on dit frère, un courage à le suivre
Femme comme on dit terre, un ancrage en eau vive
Je n’en ai pas fini, je n’en ai pas fini
© Gil DEF. 21 avril 2009
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Par Gil1 le 2 Janvier 2011 à 17:02
Je n’ai jamais rompu avec mes vœux de paix
Ils sont mon expression d’utopie permanente
La paix je la voudrais à chaque enfant qui naît
Premier don au culte d’une vie qu’on présente
Et chaque nouvel an, je mets en joie tout nom
Je lui fais étrenne autour de sa maison
De ce qui fait substance à la poésie tendre
Inondée d’espérance et de vie pour surprendre
Je n’ai jamais perdu l’adresse, le sésame
Des vœux les plus profonds, c’est entre terre et ciel
La porte intemporelle où se retrouve l’âme
La quête sincère des soleils fraternels
Et chaque nouvel an, je prends des mots de laine
Pour annoncer les nids et les couvées prochaines
Pour tout protéger mieux des froideurs de l’hiver
Pour parler à souhait d’enfants aux pouces verts
Je n’ai jamais rendu mes vœux blancs de regrets
Comme de tradition mais toujours impossibles
Telle belle exigence contre tant l’imparfait
Tels des mots sans suite sans poursuite indicible
Et chaque nouvel an, je déborde en chamades
Du cœur plus ambitieux que tout bal d’ambassade
J’en appelle cent fois la fleur des jours heureux
Sur tous les chers portraits et dans l’iris des yeux
Je n’ai jamais tenu de vœux qui ne soient prêts
A des résolutions d’élan et d’importance
Tout autour de moi-même, puisque tout vœu complet
A tant besoin de faits, de corps de vraisemblance
Et chaque nouvel an, il m’importe chaque jour
Destiné à demain, de supposer l’amour
Plus fort et plus puissant, plus porté par la chance
L’art du rapprocher, la musique et la danse
© Gil DEF - 02.01.2011
Photo : Marie-Isabelle Saint-Clair
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Par Gil1 le 2 Avril 2010 à 08:51
Je ne vous écrirai pas au format carte postale
Je ne vous écrirai pas de la Grèce, ni de Chine
Je ne suis pas en voyage, en cure, en villégiature
A l’hôtel quatre étoiles, pour m’agrandir les photos
L’Acropole à la sauvette, en lunettes de soleil
Et la Grande Muraille déchue par visite express
Je ne vous écrirai pas au format du dépliant
Des agences de tourisme, et au bord de la piscine
A la hauteur du nombril, maillot de bain et sourire
Vue marine, imprenable, et les pieds en éventail
Cocktail, soleil, panama, et passe, passera
Passeport et les grands parcs, attractions, contrefaçon
Je ne vous écrirai pas de ma maison secondaire
Au milieu d’autres maisons secondaires, tellement
Secondaires pour l’adresse, et les choses intérieures,
On n’y fait rien, on y dort, et le plus souvent on sort,
On se saoule en troupeau, tous voisins et tous gens bien
On tue nombre de journées du beau crime des vacances
Je ne vous écrirai pas au mode de l’ermitage
Pèlerin, acrobate des philosophies curieuses
Entre un couvent rénové, et une bénédictine
Entre un croyant pénitent, et un touriste économe
Un homme en cure de désintoxication
Au pain sec et à l’eau, qui n’a pas l’habit des moines
Je ne vous écrirai pas sur du chiffon à papier
Dans un coin ravitaillé par quelques vieux corbeaux
Où il n’est plus d’autre choix que l’écologie du vide
Plus d’enfants et plus de vieux, plus de faire-part, de lettres
Plus de lait chaud à la ferme, et j’aime bien trop les vaches,
Plus de poules et de coq, de paille dans les cheveux
Je ne vous écrirai pas au style du code barre
De ce qui n’intéresse que le commerce pendable
L’arsenal des carcasses, l’envol des sacs de plastique
Les beaux noëls des jouets qu’on casse vite et qu’on jette
Les miroirs aux alouettes, les larmes de crocodiles,
Le zoo où les gorilles ont mis des hommes en cage
Je ne vous écrirai pas du guichet du grand savoir
Pour étaler la culture comme de la confiture
Sur de larges tartines, trempées, le petit doigt levé
Je ne vous écrirai pas en dessous des grands frontons
Des monuments fréquentés par quelques vieilles barbes
Spécialistes des langues, croque-la-vie, croque-mort
Je ne vous écrirai pas sauf à y être obligé
Car je suis, vis parmi vous, en modeste locataire
D’un appartement pour abri, après quelques démêlés
Avec la vie ordinaire, et quelques lettres d’huissier
Je n’aime pas les huissiers, qu’ils se le disent et passons
Bref, ce n’est pas par hasard, si je suis là où je suis
Troisième étage, sans ascenseur, mais je ne me plaindrai pas
Je ne vous écrirai pas, car nous pouvons nous parler
Bonjour, bonsoir, à bientôt, ça peut commencer ainsi
Ca peut paraître banal, mais quelle belle ouverture
A des portes condamnées, quelle rampe aux escaliers
Quelle nouveauté au ciel, au soleil et à la pluie
Quelle fleur bleue aux regards qui savent se reconnaître
Je ne vous écrirai pas car je n’ai de vrais contrats
Que ceux signés et soignés dans l’attention des paroles
Des silences quand il faut, qui me dit ce proverbe
Les paroles s’envolent, me fait penser aux forfaits
Des gens qui vous poursuivent, vous harcèlent méchamment,
A coups d’écrits, d’encre noire, et se paient au parjure
Je ne vous écrirai pas car ce n’est pas la façon
Qui convienne à la lecture, à l’attention, à l’écoute
D’une émotion, d’un instant, d’une humeur saisonnière
Furtive, passagère, particulière à la rive
D’un sourire, d’un chagrin, aujourd’hui ou demain
Au gré du bonheur soumis au bel effet papillon
Je ne vous écrirai pas car c’est du temps sans rencontres
Je préférerai vous voir, dans la rue et à l’angle
D’un carrefour qui nous fait voir du cœur sur la main
Ou bien sur une place, qui se fait de grands feuillages
Du village en pleine ville, des tables bleues en terrasses
Ou bien dans un jardin, en épouvantail pour rire
Je ne vous écrirai pas car je l’ai fait sans succès
Pour des beautés qui m’ont dit qu’elles étaient des adieux
Pour des sésames, des clés, qu’on cherche et ne retrouve pas
Même pas par les journaux, par les petites annonces,
Pour des amours, à vingt ans, à trente ans, ou sans âge
Avec ou bien sans réponse, jusqu’aux abonnés absents
Je ne vous écrirai pas sauf si vous le demandez
Pour vous éclairer un soir, et un coin de solitude
Lui opposer un poème, une gorgée de bon vin
Des lauriers pour les amours, une instance légère
Sourire, et plume et soie, à ne pas désespérer
De la vie, de ses grâces, et du dehors à sa chambre
Je ne vous écrirai pas sauf à ma vie, ma compagne
Mon soldat par la larme, par la fleur et le calice
Par l’oiseau libérateur, par le sang et par la sève
Les empreintes à mon front, dans mes mains, sur ma bouche,
Par l’art de contemplation du souffle sur des berceaux
Des choses en particules, des électrons en voyage
Je ne vous écrirai pas sauf que je suis en dilemme
Mon écriture si vaine, la vie qui est souveraine,
Je voulais vous le dire mais est-ce vraiment utile
Vous le savez à l’amour, vous le savez aux chagrins,
Qui reviennent aux amours, qui n’ont besoin que de vivre
A la vie, à l’amour, j’ai vécu, qu’on s’en souvienne
© Gil DEF. 13.08.2009
2 commentaires -
Par Gil1 le 15 Mars 2010 à 17:44
Monsieur Jean, j’aurais tant voulu vous parler tout un jour
De ces contrées fédérées par mille histoires d’amour
Vous rendre de ma plaine un écho à votre montagne
Sous un grand châtaignier reconquérir nos Espagne
Monsieur Jean, j’aurais tant voulu vous emprunter la voix
Les mots sous la moustache prêts à l’élan du combat
Simplement à dire ici tout commence à ces feuillages
Au-dessus de nos têtes et quand ils font nos visages
J’aurais voulu simplement vous apporter ces épaules
Des nommés camarades et qui tiennent leurs paroles
Voulant gagner à la vie des espaces à l’embellie
Tantôt beauté sauvage, tantôt courage à l’outil
J’aurais pu évidemment vous colporter cette chance
De vos chansons en dimanche aux gens réduits au silence
Pour la môme ouvrière enfin vêtue, fleur de mai
Pour les sorties d’usines, les rendez vous de vent frais
Monsieur Jean, j’aurais tant voulu vous faire le cadeau
De ces vers comme sillons qui s’obsèdent du nouveau
Des pays d’Aragon aux yeux d’Elsa, corps de flamme
Contre cendre, feu éteint, poème au sursaut de l’âme
J’aurais voulu pour le mieux vous rassembler des yeux
De profondeur, de couleurs du côté des temps heureux
Au plus loin de Guernica, des ciels rouges d’Indochine
J’aurais voulu exposer ce vœu d’âge mandarine
J’aurais tant voulu joyeux vous proposer l’olive
Le vin porté à nos lèvres, pour symboles d’âmes vives
Pour ce qui nous met ensemble à la table et à ses chants
Ses éclats des trois fois rien à l’oser des sentiments
Monsieur Jean, j’aurais tant voulu vous rejoindre d’histoires
De miroirs aux alouettes que je garde à toujours croire
Le poète et puis l’abeille parce qu’ils donnent le miel
Le poète et l’araignée, au bout d’un fil essentiel
Monsieur Jean, j’aurais tant voulu échanger du patois
Contre nos gorges sèches de l’Ardèche à mon détroit
Ne pas voir passer le temps ni nos semblables rides
Ayant comblé le vide que font les gens dits lucides
J’aurais aimé l’air taquin vous soutenir le bras
Partenaire de pétanque avec la mauvaise foi
Du pointeur ou du tireur forts d’amitié fanfaronne
Loin de ce qui raisonne, et qui avant tout pardonne
J’aurais voulu humblement vous retourner l’adresse
D’une entrée en poésie par l’espérance qui reste
D’un beau jour orange et bleu d’un seul doigt sur l’horizon
Où un enfant dessine le toit bleu de sa maison
Monsieur Jean, j’aurais voulu avec vous prendre la mesure
De l’engagement fidèle à la vie comme aventure
Nous consoler d’un phare, dans la nuit et le brouillard
Nous conforter des amours, des libertés sur un soir
J’aurais voulu comme enfant vous amener de mon père
Ce que fut le beau geste jusqu’à son heure dernière
Le sourire aux cerises au temps du merle moqueur
La voix poussée au bonheur au chant libre tendre à cœur
Nous aurions pu peut être nous apaiser les chagrins
Ils ne manquent à personne et pour qui fait son chemin
Parmi les pauvres humains faits de ces cordes sensibles
A son prochain, son voisin, et à leur commune cible
J’aurais voulu vous confier entre rose et réséda
Comment j’ai pu affranchir le sens même de mes pas
Vous m’avez mis l’avenir sur la voie de la jeunesse
Entre les générations au-delà de ce qui blesse
Monsieur Jean, vous resterez des justes suite sublime
Heureux est qui meurt d’aimer et que serait-il sans rime
A poursuivre le cap vers un possible bon port
S’il n’est plus d’Alexandrie, d’éclairage à son sort
Monsieur Jean, il est bien normal de vous pleurer tel un homme
Même si on sait notre issue, et l’inexorable somme
De ceux qui tombent trop tôt comme frêles papillons
Et qui n’ont pas eu le temps d’un tournesol à leurs noms
J’entends, j’entends, pour demain, la vie veut qu’on la chérisse
La fasse souveraine, et en quête de justice
Il faut qu’elle continue du premier cri des enfants
Jusqu’à l’homme vieux et beau, qu’elle ait ainsi tout son temps
Monsieur Jean, le cap d’azur, oui, j’entends bien, Monsieur Jean
© Gil DEF. 15.03.2010
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