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Silence et poésie, instruction des embellies
Souvent je me replie dans la poésie du silence
C’est un besoin d’éloignement du monde qui est trop
Trop de stress et trop d’agressions, trop le niveau zéro
Pour le pouvoir de décider ce qui est d’importance
Contre un monde voyeur, laideurs et drame perpétuel
Contre la tyrannie des émotions mais qui déconne
Tant cette hypocrisie des victimes qu’on sélectionne
Tant l’iniquité redoublée par tant d’oublis cruels
Souvent je me replie dans la poésie du silence
Ignorer les prêcheurs, les exploiteurs de nos malheurs
Les imposteurs de poésie qui ne sont que braqueurs
Fervents de l’esprit en loques et de la décadence
Contre ce feuilleton des catastrophes en série
A ne plus savoir ce qui fait la condition humaine
A qui l’on peut faire confiance et si ça vaut la peine
De lutter pour vivre tant c’est dit : nous sommes maudits
Souvent je me replie dans la poésie du silence
J’en fais un espace de possible réconciliation
Avec qui je peux être, à bout touchant, l’obstination
De chérir la vie même au compte des invraisemblances
Là, ma sincérité, l’effeuillée des grands sentiments
Tout au-dedans, rien au dehors, là, cette architecture
De tout l’être en conflit, en conscience d’une aventure
De l’éphéméride des jours qui s’en vont tellement
La poésie du silence est bien plus représentative
De vivre intensément que ces mots servis en décoction
Bien plus prospective que de gargouiller des sermons
Parce que soit disant l’humanité à la dérive
Silence en ma mémoire rosacée qui me rend
Tous les grands moments de ma vie, l’esprit qui me rapproche
De mes pareils pour qui la vérité, c’est dans l’accroche
A de chers portraits et présents, et absents, tout autant
Silence en ma partie profonde, intime, précieuse,
Je ne veux la flétrir, je ne saurais m’en départir
Par des mots sans talent pour dire vivre c’est mourir
Plus d’une fois quand bien même des amours généreuses
Le temps silencieux me convient et bien plus qu’on ne croit
Je sais, bavard je suis en des contextes de rencontres
Ca compte tellement les occasions où se racontent
Nos histoires, nos espoirs puis qui vivra, verra
Mais la poésie du silence est ma correspondance
Avec les domaines des intrigues et des questions
Tant le monde est complexe, un plein de contradictions
L’antithèse de poésie, convictions, éloquence
Une poésie du silence, tempérance et nécessité
L’avant de l’ambition du premier pas d’une parole
Ecoutez Rilke sublimer ce qu’il faut de l’école
Apprendre mille fois la beauté et l’humilité
Silence et poésie, le temps signifiant pour mes peines
Mes séparations d’avec des combattants qui étaient beaux
Tant capables de tout embellir jusqu’aux yeux de l’eau
Ce langage mouillé révélant pour sûr comme on aime
Silence et poésie, pour mes temps d’esprit arc-en-ciel
Mon banc soleil en pluie du rappel de cent anecdotes
Le pourquoi des heures, journal intime, antidote
La franchise au final de ce qui est son essentiel
Silence et poésie, ô suspendu des beaux spectacles
Je le suis promeneur, voyageur, ou observateur
Change m’a-t-on dit mon regard, et de par sa couleur
Son parler religieux dans l’éventail des miracles
Silence et poésie, entre le grand tout et le rien,
Ce à quoi l’on tient tant, et ce qui est inaccessible
Ce pour quoi l’on se bat, et le grand tout imprévisible
J’en ai fait la trame pour nous tisser les meilleurs liens
Alors à quoi ça sert mes huit centaines de poèmes,
Puis d’autres qui viendront, tous iront s’éparpiller
Qu’en est-il du poète en ce temps maximum stressé
Puis de moi, petite bestiole autant qu’il m’en souvienne
A quoi ça sert vraiment, tout a été dit avant moi
De tous nos problèmes, inconstance et incertitudes
Tout a été dit des mondes, cortège ou solitude
Je répète l’expérience des chemins maladroits
Ce que je voudrais vous dire, c’est bien plus qu’une prière
Dégagez les misanthropes, leurs massacres de tout
Que soit l’instruction des justes, cet innombrable atout
Des actes traduisant des intérieurs, paix et lumière
Le monde tout entier pourri ne sera pas le mien
En rupture avec les ligues, le sacré comme injure
La propension du fer, des plaies du cœur et des tortures
Le renvoi aux immondices de mes pareils, humains
Ce que je voudrais vous dire, c’est de vous rendre maître
De votre temps, d’un espace où vous puissiez saisir
Ce qui s’offre à vous de vivant, à bien mieux vous sentir
Du monde clairvoyant, du bon côté des gens honnêtes
Ce que je voudrais vous dire, c’est d’aller plus souvent
Hors de l’agitation, du monde calcul, tiroir-caisse
Bons plans mais l’arnaque en tant de signaux de détresses
Dans la fausse empathie de ceux toujours nous accablant
Sachez ma poésie, belle amie qui me dit : contemple
Instruis ta part des embellies, et meilleur tu seras
© Gil DEF. 02.01.2014
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