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Que jamais on n'oublie !
Le nouveau siècle tient du siècle précédent
Des discours obligés aux monuments aux morts
Des personnalités, un maire, ouvrez le ban
Des accents affligés ils sont tombés nos enfants
Il y a de moins en moins d’anciens combattants
Plus de témoins, pour eux, la sonnerie aux morts
L’hymne, et puis j’entends ces murmures qui ont tort
Près de cent ans, faut-il en parler encore ?
On sait, la paix est un trésor, fermez le ban
L’oubli de l’innommable n’est pas charitable
Je dis dangereux les chemins de l’insouciance
Après des terribles épreuves qu’on voudrait finies
Lointaines, après des malheurs et des souffrances
Que ne peut imaginer l’esprit sans ces références
A l’histoire qui peut juger de notre chance
D’aujourd’hui, il a tant fallu payer le prix
Pour l’idiotie qui invente des féroces ennemis
Pour l’envie de se traiter en nouveaux amis
Longtemps après, les temps des « morts pour la France »
De l’oubli de l’innommable, je suis incapable
Ma mémoire retient Vimy, Lorette, l’Artois
Ma mémoire tient par la blancheur de tant de croix
Alignées dans des cimetières, en terre étrangère
Souviens-toi dans la Somme, en Lorraine… Des pères,
Des frères, des maris, des fiancés, que l’on trompa
Qu’on envoya là-bas, au front, en des endroits
Qu’on raya des cartes, les léguant à l’enfer
Où sabrent le feu, le fer, où meurt la prière
Où on réclame sa mère pour seule foi
De l’oubli de l’innommable, je serai coupable
Je sais combien on les dupa, on les trompa
On les trompa avant, bien avant le combat
Ils accusèrent Dreyfus, ils tuèrent Jaurès,
L’union sacrée contre la voix de la sagesse
Et se tut la dernière voix qui ne voulait pas
De la guerre en devoir, de la mort pour la gloire
Quelques semaines et on fêterait la victoire
On les trompa avant, pour des gloires dérisoires
On mobilisa, on les déguisa en soldats
L’oubli de l’innommable, il est impensable
Je sais combien on les trompa pendant les combats,
On les fit souffrir comme on n’imagine pas,
A coups de mensonges, jusqu’au bout de leurs forces
On les transforma en bêtes ivres et féroces
On les humilia de leurs peurs, au milieu des rats,
Partout où la mort fait sa loi, on fusilla
Ces mutins indignes par l’accusation fausse
De trahison, ceux qui refusaient l’atroce
Le rôle d’assassins jusqu’au bord de la fosse
L’oubli de l’innommable, serait condamnable
Je sais combien on les trompa après cette guerre
Pour cacher les origines et les causes coupables
D’un tel carnage ; on jura de la der des der
Aux mutilés, aux gueules cassées, de l’impensable
De nouveaux supplices, de nouveaux sacrifices
Mais il n’y eut pas de véritable armistice
Ni vainqueurs, ni vaincus, toujours des cauchemars
Des camarades inconnus criant sur des brancards
Des veuves, des orphelins, martyrs du hasard
L’oubli de l’innommable, serait méprisable
Je sais désormais ce que sont mes vrais héros
Hier, ils n’étaient pas généraux, ils étaient les poilus
Des vies, des illusions perdues avant l’assaut
Un grand-père, des inconnus, des disparus
Des mutins, et des souhaits qu’on fraternise
C’est possible aujourd’hui, que chacun se le dise,
Par l’entreprise du conscient et du durable
De la paix, nous sommes tous les comptables
De l’avenir, nous sommes tous responsables
© Gil DEF - 09.11.2007
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Commentaires
Notre dame ... - R
Lo An Je suivrai tes conseils pour la publication dans les journaux ... Très amicalement. Gil
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Meriterait d'être lu en classe.. mériterait d'être édité première page quotidien pour le 11 nov... Pour que l'oubli n se fasse...qu'ils sachent pour les poilus... la vérité..l'enfer...le mensonge...les procés...