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    Mai fait ce qui lui plait pour ce que j'en connais
    C'est l'arbre en feuillage rempli de bavardages
    Tout un paysage en nouvel habillage
    L'hiver loin désormais l'été près des souhaits
     

    Faire ce qui me plait s'évader des regrets
    Je mets dans l'adage le refus d'être sage
    L'espoir d'un voyage déjà je l'envisage
    Libre je serai prêt bien plus fort que jamais
     

    Le mai de l'insolence retient ma préférence
    Tout qu'on recommence qu'on sourit en confiance
    Dans la sève et le sang le futur est vivant
     

    J'en délaisse mes peurs de voir fuir le bonheur
    Mai n'entend que des cœurs et se fait le conteur
    D'autant d'amour présent qui vivra si longtemps
     

    © Gil DEF. 05.05.2006
     


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    Qui vivra verra, et toi, petit, tu ne sais pas …
    Et toi, petit, tu ne sais pas
    D’où le vent vient, où le vent veut aller, ce que le vent retient
    Qui vivra verra, et toi, petit, tu ne sais pas …
    Sais-tu au moins ce que le vent ramène de là-bas ?
    Es-tu encore à l’âge qui ne l’entend pas ?
    Que peux-tu retenir au creux de ta main ?
    Qui vivra verra
    Je ne sais pas
    Si je dois t’initier à ce qui pleure à jamais en moi,
    A ce que je sais malgré moi
    Et si je le faisais
    Il faudrait d’avance que tu aies le pouvoir de pardonner
    Puisque personne n’a jamais les mots qu’il faut
    Puisque les mots sont bien moins que le roseau, l’oiseau, et l’eau
    Ce sont des rideaux de fumée, des échos perdus à peine renvoyés
    Trop souvent ils ne servent à rien, moins utiles que les girouettes
    Les épouvantails, les éventails, les pensées dans la tête
    La fermeture, l’ouverture des portes et des fenêtres
    Ta vérité est intérieure, une voix forte et pourtant muette
    Quand les mots font d’étranges langages comme on gesticule
    Avec leurs accents comme on les met sur des virgules
    Finalement celui qui entend et qui voit
    Est à hauteur de l’homme pendule, de l’homme funambule
    C’est un, deux, trois pas, puis et cetera
    L’ici-bas et l’au-delà …
     

    Qui vivra verra et toi, petit, tu ne sais pas …
    Et toi, petit, tu ne sais pas
    N’est-il pas mieux que je te laisse à l’âge des innocents ?
    Qui vivra verra, et toi, petit, tu ne sais pas …
    N’est-il pas trop tôt pour t’apprendre combien on ment
    Combien on dépend du rapport au temps,
    Nous sommes comme poussière au vent finalement
    Qui vivra verra
    Je ne sais pas
    Si je dois t’initier à ce qui pleure à jamais en moi
    A ce que je sais malgré moi
    Et si je le faisais
    Il faudrait d’évidence que tu aies le pouvoir d’imaginer
    Puisque personne n’a jamais les images qu’il faut
    Puisque le monde est loin, plus loin que les rêves des bateaux
    Beau, plus beau, car il va t’étonner, te donner à l’admirer
    Triste, plus triste, parce que trop tôt vient le sens de l’adieu
    Il te faudra traverser l’âge, penser la cendre et le feu
    Ecrire des pages et des pages si tu te prêtes des vœux
    A suivre la légende qui demande à la fin l’homme heureux
    Quand on connaît l’arbre et la sève,
    Quatre feuilles d’un trèfle et le bleu à la lèvre
    Finalement celui qui entend et qui voit
    Se souvient : le maître et l’élève, quand le jour se lève
    C’est une, deux, trois, quatre fois puis et cetera
    L’ici-bas et l’au-delà …
     

    Qui vivra verra et toi, petit, tu ne sais pas …
    Et toi, petit, tu ne sais pas
    N’est-il pas mieux que tu me voies encore plein d’entrain ?
    Qui vivra verra et toi, petit, tu ne sais pas …
    Est-il temps de te parler de ce qui fait la peine et le chagrin ?
    Quand jamais ne reviennent les trains
    Quand l’enfant ne trouve plus le sein, ne mange pas à sa faim,
    Quand tout se compte en moins, en regards éteints
    Je ne sais pas
    Si je dois t’initier à ce qui pleure à jamais en moi
    A ce que je sais malgré moi
    Et si je le faisais
    Il faudrait par chance que tu aies le pouvoir d’espérer
    Parce que personne n’a jamais le courage qu’il faut
    Pour affronter l’homme qui est encore son bourreau
    La mise à mort des amours, la cruelle identité
    Ce qu’on peut craindre ne devrait plus nous atteindre
    Il ne faut s’en accuser que si quelqu’un peut s’en plaindre,
    Si on est passif, sans faire l’effort pour se joindre
    A qui fait la liste des tableaux à repeindre
    A qui résiste comme par cœur, par l’élan de l’artiste
    De trace en trace, dans l’espace optimiste
    Finalement celui qui entend et qui voit
    Est celui qui est un manifeste du clan utopiste
    C’est un, deux, trois combats puis et cetera
    L’ici-bas et l’au-delà …
     

    Qui vivra verra et toi, petit, tu ne sais pas …
    Et toi, petit, tu ne sais pas
    Je suis vieux, mais je crois avoir mérité mes rides
    Qui vivra verra et toi, petit, tu ne sais pas …
    Puisque tu vas partir tu me feras le grand vide
    Tu ne sais pas les frontières, les périls qui coïncident
    Avec la bête de somme sous la bride, avec l’homme apatride
    Avec les terres étrangères, quand on n’a plus de guide
    Je ne sais pas
    Si je dois t’initier à ce qui pleure à jamais en moi
    A ce que je sais malgré moi
    Et si je le faisais
    Il faudrait cette science qui te fait le devoir de rien oublier
    Puisque personne n’a jamais su l’âge qu’il faut
    Pour admettre, pour oser transmettre les échos
    Peux-tu entendre le vent qui dit combien de mères ont prié
    Te dirais-je que tant de frères ont du et doivent souffrir
    Avant que tu nous laisses ici toujours plus à mentir
    Tu cherches où est ta place, un tant soit peu d’avenir
    Notre terre lasse, notre tête basse, te font fuir
    Mais où est ton rendez vous ? Est-il si loin de chez nous ?
    Te dirais-je l’ailleurs est en nous sans que tu me croies fou ?
    Finalement celui qui entend et qui voit
    Mesure le sable entre ses doigts, l’amplitude du grand tout,
    C’est une, deux, trois, quatre voix puis et cetera
    L’ici-bas et l’au-delà …
     

    Qui vivra verra, et toi, petit, qui ne sait pas…
    Finalement, je ne dirais rien de tout ça
    Pourvu que tu promettes que tu reviendras …
     

    © Gil DEF - 27.04.2009
     


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    Il ne naît de printemps que du cœur d’un enfant
    Blanc comme au début du verger des couleurs
    Des heures en panache résolues de senteurs
    C’est qu’il est impatient comme tout premier temps
     

    Il se fait des bourgeons des boutons et autant
    De roses aperçues comme tournant des peurs
    Des ardeurs à la tâche avant d’être la fleur
    Souveraine émotion tombant le paravent
     

    Comme un grand sentiment il ne vient qu’intuitif
    Le printemps est un âge comme courant, furtif,
    Avec l’impératif d’en prolonger l’espoir
     

    Les vols d’hirondelles les épousées d’azur
    Le vert des nouvelles les tendres allures
    Il faut à travers l’âge relever cette histoire
     


    © Gil DEF. 21.02.2008

    Photo : Gil DEF 2006


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    Dites-moi si je dois renoncer, et pourquoi
    A l’effet de ces jeux qui proposent sans effort
    Des visions et du rêve aux paupières mi-closes
    De subtiles parenthèses à mes lèvres qui déposent
    La peur que ne se taise l’envie de dire encore
     

    Je sais pour le meilleur pour le pire, pour le mieux
    La raison, la saison pour le feu, mais pour deux
    Dites-moi que jamais on ne doit dire adieu
     

    Dites-moi si je dois refuser, et pourquoi
    L’avance des aveux sur le thème des accords
    Et le sang et la sève à l’envoi de la rose
    Entre deux la synthèse en parfums comme on ose
    La jeunesse, la genèse, un paradis encore
     

    Je sais pour on est jeune on est vieux, comme on veut
    Ici-bas, ce n’est pas comme on peut, mais pour deux
    Dites-moi que jamais on ne doit dire adieu
     

    Dites-moi si je dois repousser, et pourquoi
    L’idée de renaissance à mon âme à mon corps
    Même si seront brèves les années qui disposent
    Des destins à leur aise, du temps qui fait des pauses,
    Voyage nos vingt ans si on sait dire encore
     

    Je sais pour du dilemme au blasphème, et pour dieu
    Les nuances du païen du divin, mais pour deux
    Dites-moi que jamais on ne doit dire adieu
     

    © Gil DEF. 10.01.2008
    Photo : Marie-Isabelle Saint-Clair
     


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    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Première concession, un cheval qu’on achève
    La ligne était droite c’était sans crier gare
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu dans des soirs qui mentent pour la nuit
    La dernière station un métro de retard
    Comme un qui fait la manche et joue cherchant l’ami
    Au bout des kilomètres du blues de sa guitare
     

    On l’a vu dans un cirque un jour malentendu
    Pour des tas de questions du strass et des paillettes
    Vérité, mensonge, tout ce qui est fichu
    Mais ne pas regretter ce qu’on aurait pu être
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Seconde concession, un fatras qui enlève
    A tout ce qui miroite et quand il fait savoir
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu respirer des choses qui s’envolent
    Des moindres vibrations, et des bras qui connaissent
    De la vie en rose même au temps du pétrole
    Histoire ô d’amour de passade ou en laisse
     

    On l’a vu retenir le souffle à la musique
    A l’éthique au sillon d’une langue moderne
    Un semblant de patchwork poétique atypique
    Du derrière évident de ses yeux, de ses cernes
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Troisième concession, comme chercheur de trêve
    D’émotion adéquate au verdict du hasard
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu en paria, ne l’était pas vraiment
    Plus libre qu’en prison des chocs et des systèmes
    Et à s’accaparer des versions pour longtemps
    Des cris des sirènes, et de quoi perdre haleine
     

    On l’a vu sur l’estrade artiste à sa victoire
    Tant que subsistent un son ou un mot au paddock
    Tant que résistent un jour des kiosques de gares
    De mission inclassable à déplacer l’époque
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Dernière concession, un séjour qui s’achève
    Et se ferme la boîte c’était sans crier gare
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    © Gil DEF. 16.03.2009
     


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