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Premier amour
J'avais à peine dix-huit ans
C'était le temps de tous les bonheurs
Des chemises et des idées à fleurs
C'était le temps
Où l'on disait facilement
I love you, I need you
Pour se donner de l'importance
Pour faire la différence
Avec le je t'aime
Qu'on croyait fait pour toute l'existence
Un beau dimanche à la belle saison
Toutes les filles et tous les garçons
Du même âge sans bagages
Furent sur la place du village
Notre plage était en danger
Il fallait la sauver
Sur nos vélos tout neufs ou un peu rouillés
On a pédalé on n'a pas trainé
En une matinée
Avec ardeur de jeunesse motivée
La plage a été nettoyée
Et ensemble on est restés pour manger
Pour marquer de sourires nos affinités
L'après-midi Elle s'est éloignée
Pour marcher sur le sable mouillé
Si menue dans sa robe légère
Je l’ai suivi comme émotion claire
Je ne voyais plus la mer
Elle s'est retournée
Je l'ai accompagné
On a marché sans parler
Je la regardais
Elle me souriait
Et puis elle s'est arrêtée
Je me suis approché
Je lui ai dérobé un baiser
Le regard étonné
Elle a dit : ˮil ne fallait pas
Mais tu ne savais pasˮ.
Elle m'a pris la main
On a fui tous les copains
Il y a eu des courses effrénées
Le vertige de regards échangés
De longs silences partagés
Il y a eu toutes ces premières fois
Où le cœur croit qu’il prend la voix
Et le réel fut mieux qu’un rêve
A la floraison des baisers aux lèvres
Rien ne disait que ça durerait
Mais tel jour resterait parfait
Quelques jours à tant d’inattendu
Je suis encore à ses instances éperdues
A ne croire aucun premier amour vaincu
Et puis il fut un soir où Elle m'a attendu
Au bout d'un chemin depuis disparu
Elle m'a dit : ˮembrasse-moi
Pour la dernière foisˮ
Je lui ai dit : ˮenfin Annie !
- Ne dis-rien, a-t-Elle dit
Embrasse moi une fois vraiment
Je vais partir loin pour longtemps. ˮ
Elle est partie pour toujours
J'ai failli murmurer : ˮadieu, mon amourˮ
Mais il n’était pas temps de souffrir
J’ai promis de lui écrire
Et Elle de me répondre
Ce n’étaient pas deux promesses
A devenir mensonges de détresse
Mais des lettres perdues
Dans l’énigme irrésolue
De leur écriture défendue
Ou de leur semblable contenu
Je n'ai jamais oublié
Sa taille fine
Sa voix enfantine
Ses yeux noirs étonnés
La douceur de ses baisers
C'est mon premier amour
Mon enclin d’amour de toujours
Et j’aime croire ma jeunesse
Gardée dans un coin de cœur
Par une femme à cette heure
Où Elle retrouve les belles adresses© Gil DEF - 10.07.2004
Tags : amour, souvenir, jeunesse
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Commentaires
2&ndroVendredi 16 Septembre 2005 à 16:59Premier
C'est doux, ça sent bon le sable chaud et les cheveux semés d'embruns... C'est beau...
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Gil, Sensations encore inconnues: Baisers, vertige, douceur, frissons, tendresse...Comment oublier le premier amour, celui qui nous a appris a conjuguer le verbe aimer.