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     Pourquoi faut-il que j’y revienne en ce jardin
    Il est l’été dans un juillet des sérénades
    Quand je ne suis que dans sa dépression saudade
    Par des raisons fortes restées au temps chagrin
     

    Le seul jardin que je connaisse et qui s’impose
    N’est plus ici, que m’importent ce tournesol
    Ce cerisier, l’oiseau posé puis dans son vol
    Il n’emporte rien quand je reste au pied des roses
     

    S’ouvrent mes mains à ne cueillir que leurs parfums
    Mais je n’y peux que revenir à mes blessures
    Un pétale me rappelle que rien ne dure
    Quand il tombe d’une larme qui me rejoint
     

    C’est pourtant là le temps d’inspiration première
    Pour deux roses, l’une fleurit, et cherche un nom
    L’autre se fane, en arrière de la saison
    De l’une à l’autre, est le comptoir des éphémères
     

    Un papillon sur l’épaule il m’en souvient
    Est plus léger dans un été des vies bavardes
    Tant qu’il oublie sa destinée tant qu’il retarde
    Le crépuscule inexorable au jour défunt
     

    Un fruit sur l’arbre est encore mais s’y oppose
    Ma bouche close à la crainte qu’il me soit pris
    Qu’il me soit défendu de le goûter mûri
    Tout autour d’un soleil, de constance à sa cause
     

    Que reste-t-il que je puisse rouge carmin
    Comme aux lèvres comme aux choses charnelles
    Quand je n’ai sous mes yeux que de pauvres mortelles
    En visiteur lointain d’un matin au jardin
     

    Quand une abeille est encore, reste ouvrière
    Est-il besoin de lui parler du temps qu’il faut
    Dans un miel empressé par le dernier repos
    Je l’envie si elle est à ça presque étrangère
     

    Le feuillage des fronts en vert il m’en souvient
    Des alliances à travers tous les âges
    Des enfances à les charger de ces visages
    De ces portraits intemporels mais orphelins
     

    Le bleu au ciel, à l’hortensia, voudrait la pause
    Le premier plan à ma vue mais cœur à nu
    Il se transforme et repense au temps perdu
    Aux adieux au-dessus des épines des roses
     

    Combien se font par deux les allées du jardin
    Le camélia est blanc, mais il l’est trop peut être
    De pensée aux absents, sa blancheur est défaite
    Par qui l’a emporté rouge et le garde au loin
     

    Le grand saule est pleureur sur la table de pierre
    Quand il n’est pourtant pas de pluie pour aujourd’hui
    Se peut-il qu’il descende lui aussi dans l’ennui
    Là où je reste seul et demeure sans prières
     

    Je n’attends personne qui me dise l’entrain
    De l’été installé planant des oiseaux libres
    Chantant la tonnelle la joie de l’équilibre
    De la treille grimpante à la gorgée de vin
     

    Il me reste à suivre l’invitation des roses
    Pour chasser toute idée des orties des chardons
    D’un jardin sans culte, porté à l’abandon
    Tant que les roses sont loin des vases moroses
     

    Mais il faudrait pour ça un espoir en demain
    L’été est un passant qui ne tient pas promesse
    De son discours floral, quand la rose se blesse
    Quand un jour la coupe, la meurt, du cœur en moins
     

    Il faudrait du pardon à l’offre des lumières
    Aux obstacles qui font comme un deuil en ce lieu
    Où il faudrait un seuil à des êtres heureux
    Comme ils l’étaient tant de leurs émotions claires
     

    Je me voudrais proche de ce qu’est le jardin
    A en quitter ma peine et des alarmes vaines
    Et me pencher encore sur l’eau de la fontaine
    La boire comme fraîche où le rossignol vient
     

    Je me voudrais peintre de l’approche des choses
    Des couleurs supposées d’un jardin disparu
    Retrouvé au-dessus de celui sous sa vue
    De ce qui fait fleurir les intérieurs des roses
     

    Je me voudrais l’âme d’un témoin musicien
    Qui reste aux vibrations en paliers en cascades
    Dans l’improvisation des amours en balade
    Qui durent pour toujours de multiples refrains
     

    Je me voudrais dans l’art des étés en arrière
    Des mots sur du silence aux instants essentiels
    De poésie promise aux amants éternels
    Seul un jardin d’été reste aux roses entières
     

    © Gil DEF. 16.07.2009
     

    Photo : Gil DEF 2007
     


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    CHROMATIE FLORALE

     

    Un orchestre symphonique
    Et s’ouvre un spectacle
    Sur partitions chromatiques
    Libéré de tout obstacle
    Joue une œuvre botanique
    Qui attend son réceptacle
    Comme poème et musique
     

    © Gil DEF. 03.10.2008

    Photo : Gil Def 2006
     

     

    Vous découvrez ici un nouveau concept poétique.
    Je l'ai nommé "l'instantané imagé".
    Il s'agit d'un poème carré de 7 vers de 7 pieds sur deux rimes.
     

    Pour l'apprécier :
    Lire les vers impairs, puis les vers pairs, puis le tout.

     


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    Si un temps s’obligeait, je n’écrirais qu’en mai
    Peut être du talent de la sève à mes lèvres
    Peut être du printemps du sacre de mes rêves
    Avec le seul souhait, faire ce qu’il me plait
     

    Mai joue de ses secrets pour tirer des portraits
    Tant les prés se font verts, tant les blés tendres lèvent
    Tant ses yeux sont ouverts, tant de fois visées brèves
    Sur ma vie, je promets, jamais ne compterai
     

    Mai me fait la jeunesse, un désir qui s’empresse,
    Il donne à la tresse de mes pensées maîtresses
    L’envie de déraison des nouveaux horizons
     

    Les liens invisibles aux amours indicibles
    L’absolue instance de la révolution
    En avant des cibles, rien n’est chose impossible
     

    © Gil DEF. 19.05.2009
     


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    Pour avril au temps frais je n'ai aucun regret
    Si ce n'est qu'avec toi il a souri mes pas
    Les jours se font plus gais au joli mois de mai
    Ils ne le seraient pas si je ne t'avais pas
     

    Mai fleurit le muguet dans le sous-bois discret
    Où tout se dit tout bas je te dirai l'endroit
    Fertile de secrets pour un bonheur parfait
    Celui que j'ai déjà dans le creux de tes bras
     

    Mai je te l'assure ébauche le futur
    Sa fleur l'inaugure du proche des vœux purs
    Mai accroche l'espoir aux innocents regards
     

    Jamais fleur ne dure coupée de sa nature
    Aux chants des ramures laissons là en verdure
    Vivante au pouvoir d'accomplir tant d'histoires
     

    © Gil DEF. 29.04.2006
     


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    Mai fait ce qui lui plait pour ce que j'en connais
    C'est l'arbre en feuillage rempli de bavardages
    Tout un paysage en nouvel habillage
    L'hiver loin désormais l'été près des souhaits
     

    Faire ce qui me plait s'évader des regrets
    Je mets dans l'adage le refus d'être sage
    L'espoir d'un voyage déjà je l'envisage
    Libre je serai prêt bien plus fort que jamais
     

    Le mai de l'insolence retient ma préférence
    Tout qu'on recommence qu'on sourit en confiance
    Dans la sève et le sang le futur est vivant
     

    J'en délaisse mes peurs de voir fuir le bonheur
    Mai n'entend que des cœurs et se fait le conteur
    D'autant d'amour présent qui vivra si longtemps
     

    © Gil DEF. 05.05.2006
     


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