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Le Premier de Mai
Allons enfants, marchons, marchons
Chantons que le temps nous appartientDepuis plus de cent ans en ce premier de mai
Revient l'apostrophe des peines ouvrières
Mal payées de tout temps jusqu'au seuil des misères
De ces catastrophes suivies d'aucun procès
Sauf ceux de l'injustice pour nier tout progrès
Du rêve américain au droit simple de vivre
Chaque jour en trois temps étaient des syndicats
Des gens anonymes qui voulaient d'autres choix
Que de l'esclavage des cadences à suivre
Sans nul avantage de sommeil, d'idées libres
Et ce premier de mai se voulut au printemps
Une nouvelle ère de l'épine à l'églantine
Mais il fut donné au drame par la peur assassine
Des tenants de l'ordre pour ceux qui bougent vraiment
Qui d'un triangle rouge portaient vie à leur sang
Fut-il sans lendemain cet essor des consciences
Contre toute cette force appuyée de mépris
D'incessante menace contre qui ose un cri
Il aurait pu l'être tant on fit de sentences
De mort aux enragés pour réduire au silence
Et ce premier de mai on lui fit pire guerre
A l'établir pour fête au temps des trahisons
Du travail obligatoire et en déportation
Terrible paradoxe et ce jour à défaire
D'un statut de grand deuil et de vaines prières
Depuis plus de cent ans, on nous fait propagande
De calendriers fixés aux dates des martyrs
Aux sonneries aux morts au passé à mentir
Et aussi au commerce à la télécommande
Du porte-bonheur factice comme on prétend tout vendre
Depuis plus de cent ans, travailler toujours plus
C'est la triste rengaine du capital dans l'arnaque
Du temps c'est de l'argent, mais à qui est l'abaque
Devenue machine à jongler des bonus
Qui fait verdict brutal de notre âge en malus
Comme il en veut au temps comme à tout ce qui gêne
Son pouvoir absolu et comme nécessaire
Toujours prêt à l'arrache d'heures supplémentaires
Des parents aux enfants dans l'argutie hautaine
L'usure totale des ressources humaines
Il ne faut rien laisser de ce premier de mai
Qui soit la mémoire bien vivante et racine
Au muguet du jardin comme au temps d'imagine
Ce qu'on fait aisément de bonheur bien concret
Quand on n'a besoin que d'une pause et de paix
© Gil DEF - 01.05.2010
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Commentaires
Bonjour à Walco-R
Bonjour de Walco Très belle citation de Victor Hugo ... J'apprécie ton passage ici. Amitiés. Gil
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"Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front. Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime. Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime. Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour, Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour..." Extrait de Victor Hugo, "Les châtiments"