• Le bleu rêve à la lèvre

     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Première concession, un cheval qu’on achève
    La ligne était droite c’était sans crier gare
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu dans des soirs qui mentent pour la nuit
    La dernière station un métro de retard
    Comme un qui fait la manche et joue cherchant l’ami
    Au bout des kilomètres du blues de sa guitare
     

    On l’a vu dans un cirque un jour malentendu
    Pour des tas de questions du strass et des paillettes
    Vérité, mensonge, tout ce qui est fichu
    Mais ne pas regretter ce qu’on aurait pu être
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Seconde concession, un fatras qui enlève
    A tout ce qui miroite et quand il fait savoir
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu respirer des choses qui s’envolent
    Des moindres vibrations, et des bras qui connaissent
    De la vie en rose même au temps du pétrole
    Histoire ô d’amour de passade ou en laisse
     

    On l’a vu retenir le souffle à la musique
    A l’éthique au sillon d’une langue moderne
    Un semblant de patchwork poétique atypique
    Du derrière évident de ses yeux, de ses cernes
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Troisième concession, comme chercheur de trêve
    D’émotion adéquate au verdict du hasard
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    On l’a vu en paria, ne l’était pas vraiment
    Plus libre qu’en prison des chocs et des systèmes
    Et à s’accaparer des versions pour longtemps
    Des cris des sirènes, et de quoi perdre haleine
     

    On l’a vu sur l’estrade artiste à sa victoire
    Tant que subsistent un son ou un mot au paddock
    Tant que résistent un jour des kiosques de gares
    De mission inclassable à déplacer l’époque
     

    Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
    Dernière concession, un séjour qui s’achève
    Et se ferme la boîte c’était sans crier gare
    Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
     

    © Gil DEF. 16.03.2009
     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Mars 2009 à 07:27
    Le bleu rêve ...
    Gil, cet hommage à Alain Bashung est vraiment extraordinnaire, sublime. Il est parfaitement dans "la couleur" Bashung, les mots sont choisis à la perfection. De là-haut, il doit apprécier, c'est certain. Ce texte génial est une merveille. Tu es un artiste des mots. J'applaudis et je dis "encore" ! Bises. Marie-Isabelle
    2
    Vendredi 27 Mars 2009 à 13:43
    Belle
    ..cette offrande
    3
    Mercredi 1er Avril 2009 à 20:42
    Le bleu rêve - R
    Marie-Isabelle Quel enthousiasme pour ce texte ! J'apprécie énormément qu'il l'ait repris sur ton blog. Bises. Gil
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    4
    Mercredi 1er Avril 2009 à 20:44
    Belle - R
    Flaneur Merci de tes passages réguliers. J'espère que tu vas bien. Amitiés. Gil
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