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Le bleu rêve à la lèvre
Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
Première concession, un cheval qu’on achève
La ligne était droite c’était sans crier gare
Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
On l’a vu dans des soirs qui mentent pour la nuit
La dernière station un métro de retard
Comme un qui fait la manche et joue cherchant l’ami
Au bout des kilomètres du blues de sa guitare
On l’a vu dans un cirque un jour malentendu
Pour des tas de questions du strass et des paillettes
Vérité, mensonge, tout ce qui est fichu
Mais ne pas regretter ce qu’on aurait pu être
Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
Seconde concession, un fatras qui enlève
A tout ce qui miroite et quand il fait savoir
Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
On l’a vu respirer des choses qui s’envolent
Des moindres vibrations, et des bras qui connaissent
De la vie en rose même au temps du pétrole
Histoire ô d’amour de passade ou en laisse
On l’a vu retenir le souffle à la musique
A l’éthique au sillon d’une langue moderne
Un semblant de patchwork poétique atypique
Du derrière évident de ses yeux, de ses cernes
Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
Troisième concession, comme chercheur de trêve
D’émotion adéquate au verdict du hasard
Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
On l’a vu en paria, ne l’était pas vraiment
Plus libre qu’en prison des chocs et des systèmes
Et à s’accaparer des versions pour longtemps
Des cris des sirènes, et de quoi perdre haleine
On l’a vu sur l’estrade artiste à sa victoire
Tant que subsistent un son ou un mot au paddock
Tant que résistent un jour des kiosques de gares
De mission inclassable à déplacer l’époque
Le bleu rêve à la lèvre on l’a vu, l’habit noir
Dernière concession, un séjour qui s’achève
Et se ferme la boîte c’était sans crier gare
Quatre feuilles d’un trèfle et la vie qui est brève
© Gil DEF. 16.03.2009
Tags : rêve, artiste, hommage, bleu
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Commentaires
Le bleu rêve - R
Marie-Isabelle Quel enthousiasme pour ce texte ! J'apprécie énormément qu'il l'ait repris sur ton blog. Bises. Gil
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Gil, cet hommage à Alain Bashung est vraiment extraordinnaire, sublime. Il est parfaitement dans "la couleur" Bashung, les mots sont choisis à la perfection. De là-haut, il doit apprécier, c'est certain. Ce texte génial est une merveille. Tu es un artiste des mots. J'applaudis et je dis "encore" ! Bises. Marie-Isabelle