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J'aurai parlé à la nuit
J’aurai parlé à la nuit là où restent les premiers rêves
Là où l’on saoule les récits de tant de nos histoires brèves
Là où l’on trinque pour la vie pour les grands soirs l’illusion
De la foule portant l’incompris seul à faire des chansons
J’aurai parlé à la nuit là où à hauteur des hommes
Des troquets ont plus de cœurs que les églises de Rome
Là où sont des lumières, celles, vraies, sorties des ombres
Là où des hommes, frères, quittent leurs costumes sombres
J’aurai parlé à la nuit là où tournent des manèges
Dans des têtes à bascule, des souvenirs pour siège
Là où on dit des prénoms, que l’on pensait éphémères
Jadis et naguère, l’inventaire, tels poètes des limonaires
J’aurai parlé à la nuit là où on noie des larmes
De l’une à l’autre semblable, alarme ou mélodrame
Là où on débarrasse un mal pour un bien mieux désirable
A repartir aux amours capables ou coupables
J’aurai parlé à la nuit là où on est plus honnêtes
Emigré de sous les masques auxquels on veut nous soumettre
Là où on réduit la pente à cause des souffrances passantes
Là où on gagne l’oubli de la mort toujours violente
J’aurai parlé à la nuit là où on repousse l’adulte
Du parler marchand de sable, et de l’étoile pour culte
Là on retrouve un voyage, sésame du fonds des âges
Une étincelle de l’espoir dans des regards, des visages
J’aurai parlé à la nuit là on ranime des théâtres
Des scènes de la folie pour débattre, et s’ébattre
Entre des rêves déçus, qui n’auront pas disparu
Quoique mille fois perdus, qu’on dit à tort sans issue
J’aurai parlé à la nuit comme un enfant éveillé
Qui aurait voulu prouver à sa peur sa liberté
De la croire ou l’ignorer, et il vous faut aller voir
Des mots écrits sur buvard, des mots écrits sur comptoir
J’aurai parlé à la nuit là où le soleil fait pendule
Avant les lueurs du matin, un point après les virgules
Le retour des funambules, sur tant de fils invisibles
Englués dedans la toile à sauvetage impossible
J’aurai parlé à la nuit là où joue l’accordéon
Qui a fait valser Léon d’allure de mauvais garçons
Et chanter tous les potes comme marins à l’escale
Et puis au bout mort aux cons comme un bien moindre mal
J’aurais parlé à la nuit là où est du rêve qui dure
Quoiqu’on dise de ce qui nous a défait à l’impur
Là où j’ai joint Alexis, de paroles toutes entières
De couplets, et du refrain comme du cœur en bannière
© Gil DEF. 27.01.2009
Avec mes remerciements aux proches de Alexis Guérin
Auteur compositeur parti trop tôt à l'âge de 32 ans
Tags : musique, chanson, artiste, hommage
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Commentaires
J'aurai parle de la nuit
Merci Gil pour ce très touchant poème et merci a Fée pour ces larmes de révolte que nous partageons. Sa famille, ses amis se posent aussi cette question: Pourquoi??? Alexis était quelqu'un de drôle, qui aimait la vie. Peut être l'aimait il trop pour la voir bafouée. Il souffrait terriblement de la misère des autres, cela se ressent très fort dans ses textes. La connerie des hommes aura eue raison lui... "Je voudrais vous parler de la nuit de ses armes De ces guerres qui dans l’ombre se trament, et des larmes Qu’elle me verse à chaque nuit semblable à la folie des hommes Incurable folie, qui se noie dans mon rhum… Je voudrais vous parler de ma nuit, seul dans le noir Cette fois ma chandelle est éteinte et je viens voire Un peu vers vos lumières si l’espoir est encore dans vos cœurs Faîtes moi voire le jour vous qui baignez dans les…lueurs DU SOLEIL Alexis Guerin Extrais de "La Nuit" Zoé Sœur d'AlexisJ'aurai parlé à la nuit
Fée J'apprécie ton commentaire du texte qui me touche. J'y ai peut être en effet transféré de mes larmes. Nous n'apprécions jamais assez le sort qui est fait dans ce pays aux vrais artistes qui ne sont dans le système du pognon bien plus que de la création. L'histoire de Alexis m'a beaucoup touché comme toi. Bisous. GilJ'aurai parlé de la nuit - R
Zoe Ton passage ici en bas de ce texte hommage me touche énormément. Tu fais bien de citer quelques extraits de "La nuit" d'Alexis qui est à mon goût personnel l'une de ses plus belles chansons. Il faut que les lecteurs aillent retrouver ses textes et sa voix sur le site qui lui est consacré et dont le lien est sur ce blog en haut à gauche. Désormais, il faut se dire qu'un artiste ne meurt jamais, dès lors qu'il a été vrai... Je ferai tout ce que je pourrai pour qu'on l'écoute encore et encore ... Très amicalement. GilJ'aurai parlé à la nuit
Gil, c'est un hommage remarquable à Alexis Guérin, disparu trop tôt. Si quelqu'un pouvait le faire, c'était bien toi! Sans nul doute. Et puis Oui, il faut écouter ses chansons et sa musique le plus possible, qu'il vive ! vive ! toujours... "La nuit" est pour moi également une de ses plus belles. (L'on peut également le retrouver sur mon blog.) La chaîne ne se brise pas, des maillons s'y ajoutent. Bises. Marie-IsabelleJ'aurai parlé à la nuit - R
Marie-Isabelle Je tiens beaucoup à te remercier pour le relais sur ton blog de l'hommage à Alexis Guérin. Il mérite bien cela et je sais comme tu apprécies ces chansons. Je ne doutais d'ailleurs à aucun moment que le fonds poétique de ses chansons s'imposerait à ta sensibilité. Bises. Gil7florenceLundi 30 Mars 2009 à 14:36famille
Alexis était un bel homme un homme bon, n'accusant pas la bêtise humaine, ni l'injustice. C'était un "amoureux" de l'être humain. Je suis sa femme qui a l'honneur d'avoir eu un enfant avec lui, qui a eu l'honneur de jouer et chanter avec lui, de vivre avec lui..... Qu'il devienne un être de lumière pour tous...Famille - R
Florence Je suis extrêment touché par votre passage sur ce site. Votre déclaration d'amour à Alexis m'a ému.Veuillez croire que j'ai écrit ce texte avec beaucoup de respect pour l'artiste qu'il était et en écoutant à de multiples reprises ses textes, et ses mélodies. Veuillez croire aussi que je ferai le maximum pour faire connaître son oeuvre, ici et sur tous les sites où je suis. Je vous souhaite tout le courage qu'il faut à vous même et à vos proches. Cordialement. Gil Def
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Le texte est magnifique , l'histoire prend aux trippes , trés émue par le contexte de cet hommage posté , j'en ai les larmes aux yeux ... Bon sang ! pourquoi ?