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De mémoire de rose
Hommage à mon père, à tous les jardiniers, et à Julos Beaucarne
De mémoire de rose, le temps qui fait mourir
Ne pleure que la courte vie des jardiniers
On les connaît pourtant pour savoir patienter
Et tout abandonner aux roses à venir
Gardez vous un endroit où le temps fait la pause
Et qui vous fait chérir les plus simples choses
De mémoire de rose, on n’a jamais connu
De jardinier qui n’avait pas tendre regard
Qui n’avait pas en lui des idées d’arrosoir
Et pour sa jeunesse un cœur entier rendu
Gardez vous de ces pas qu’on presse et vous impose
Et qui vous empêchent la vie, prime causeDe mémoire de rose, nul mot ne peut servir
L’art des roseraies supposé sans retard
Aller à la fête des belles aux mouchoirs
Et des accordances à toujours s’y fleurir
Gardez vous cet émoi de tout ce qui propose
Et l’envie d’y rester, et l’autre pas qu’on ose
De mémoire de rose, on n’a jamais perdu
De clés de jardiniers, ils ne sont pas geôliers
Ils n’ont de gaieté que pour toute liberté
Et d’un jour en rosée à l’oiseau ingénuGardez vous cette loi du temps pris qui repose
Et le grand voyageur et son âge qui s’oppose
De mémoire de rose, on a fait plus souffrir
A dire combien fane une beauté sans fard
A faire tristesse de qui peut veiller tard
Et qui est jardinier noble à ne rien maudireGardez vous de la joie pour les métamorphoses
Et pour l’intemporel des floraisons de roses
De mémoire de rose, à l’heure de partir
Il fut tout jardinier qui n’eut rien à céder
Nulle propriété sauf qu’on est héritier
Du grand soin à porter à vivre et à mourir
Gardez vous de la foi comme mémoire des choses
Et comme rêves de soie et précepte des roses
© Gil DEF - 08.12.2010
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