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    Aujourd’hui c’est aujourd’hui
    Je traverse mon beau pays
    Quai numéro quarante quatre
    Un cœur se met à battre
    Valises pressées embarquées
    Sans doute quelques larmes vite séchées
    Il n’y a plus de hasard,
    Attention au départ
    Rien oublié ? Trop tard
    Le train quitte la gare

    Regards opaques perdus
    Destinations inconnues
    Corps secoués têtes plombées
    Lunettes affaissées, nuits à terminer
    Voix du nord qui part vers le soleil
    Monde d’hier toujours pareil
    Feuilles dépliées pas de visage
    Long, long sera le voyage

    Un cahier un crayon des paysages
    Des heures sans message
    Entre silence et somnolence
    De Lille à Nice, je traverse la distance
    Pas une parole pas une présence
    Sur les longs fils d’acier je suis funambule
    Chaque moment me bouscule
    Entre des images qui fuient
    Quand mon regard ne saisit
    Que des parallèles du temps
    Sillons saupoudrés des champs
    Le givre retarde le printemps
    Au ciel deux longs traits blancs
    Où est le grand oiseau de fer blanc ?
    Et puis des longs rubans asphaltés
    Destins retardés fracassés
    Signaux d’urgence bleutés
    Lignes noires sans cesse défilant
    Suffocantes bouffées d’instants
    Allées et venues
    Où est la fin ? Où est le début ?
    Maisons blanchies c’est le Midi
    César Marius Fanny … Rêverie
    Arrêt prolongé envie de fumer
    Cadres noirs aiguilles figées
    Arrêt, arrêt encore… Un port
    Le bleu manque au décor

    Arrivée
    Valses débarquées cœur léger
    C’est enfin aujourd’hui
    J’ai traversé mon beau pays
    Le soleil a retardé la nuit
    Les orangers font de beaux fruits
    Aujourd’hui je retourne à la vie ?


    © Gil DEF - 23.12.2004
     


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    Un soir, elle est partie
    Elle a quitté la vie
    Elle a laissé un fils chéri
    Il avait grandi ...
    ... Sans entendre son cri

    Elle a rassemblé ses parents
    Ce matin là l'hiver givrait le vent
    Ils avaient pris le temps
    Ils étaient là maintenant
    Pour l'écouter un moment
    Elle aurait pu sourire à cet instant
    Les amis étaient venus aussi
    Le ciel n'aurait pas du être gris
    Son regard aurait pu l'éclaicir
    Son visage aurait pu l'éblouir
    Ses mains auraient pu tout dire
    Les rires les beaux souvenirs
    Les espoirs qui font chanter
    Les saisons qui font danser
    Les enfants qui font s'étonner
    Les histoires qui font raconter
    Les vacances qui font rêver
    Et les larmes de bonheur
    Que parfument les fleurs
    Quand s'ouvrent les coeurs

    Mais trop vite le vent
    A rappelé le présent
    Le froid de l'instant
    Il a séparé à nouveau les chemins
    Des lendemains incertains
    Elle n'a pas compris
    Les destins si vains de la vie
    Et ce monde des pas qui fuient
    Des bras qui s'ennuient
    Et des coeurs qui s'oublient
    Des mots qui souvent blessent
    Et condamnent la tendresse
    Mais elle ne pouvait plus pleurer
    Il était temps de quitter
    Le monde des ombres du passé
    Elle a simplement gardé
    Le sourire d'un petit enfant
    Pour passer les portes du temps

    Ce matin là elle est partie
    Les parents et les amis
    Avaient bien compris
    Son coeur avait toujours souri
    Quand il voyait son fils chéri
    Elle n'avait pas compris
    Quand les nuages l'avaient noirci
    Et elle est partie
    Parler à sa mère la petite Marie


    © Gil DEF - 24.02.2005 
     


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    Toi l'inconnu
    Que je n'ai jamais revu
    Ce soir là tu étais perdu
    Au coin d'une rue
    Tu n'espérais peut être plus
    Une main tendue

    Je t'ai donné trois fois rien
    Un peu de pain
    Un verre de bon vin
    Et à boire à ton chien
    Toi tu m'as fait chaud au coeur
    Tu m'as parlé quelques heures
    Evoquant chaque instant de bonheur
    On a trinqué à l'amitié
    Sans se griser

    Le matin tu es reparti
    Tu m'as dit
    Que j'étais vraiment un ami
    Que jamais on n'oublie
    Je t'ai donné trois fois rien
    Un peu de pain
    Une bouteille de bon vin
    Et à manger pour ton chien

    Je t'ai donné mon adresse
    C'était une maladresse
    Tu ne m'as pas écrit
    Bien sûr, tu me l'avais promis
    Mais aujourd'hui j'ai compris
    Pardonne moi mon ami

    Quand il fait froid
    Je pense à toi
    Où es tu mon ami ?
    As-tu un toit ?
    As-tu un lit ?
    As-tu trouvé un inconnu
    Et une main tendue
    Qui te donne un peu de pain
    Un verre de bon vin
    Et à boire à ton chien ?

    © Gil DEF. 10.08.2004
     


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    Où est le bien ? Où est le mal ?
    La question n'est pas banale
    Elle est fondamentale
    Ca commence dans les contes de fées
    Mais la princesse trouve toujours son beau fiancé
    La question ? Ce n'est pas le moment de la poser
    Mais quand elle se pose
    Chaque jour elle s'impose
    Et on comprend déjà
    Elle sera là à chaque pas
    Même si on n'y pense pas

    C'est la question du fidèle au prophète
    Du disciple au maître
    Du libre penseur dans sa quête
    Question sur tous les continents
    Question depuis la nuit des temps
    C'est la question incontournable
    La question toujours différente et si semblable
    La question finale
    On la pose à chaque matin
    Quand on approche du bout du chemin
    Quand on espère encore un nouveau matin
    Pouvoir tenir une main le jour de la douce fin
    Et laisser couler la dernière larme salée
    Sur le sillon d'une joue à peine creusée
    Avec un élan vers un peu de lumière et d'éternité

    Dernier soupir
    Un sourire
    La question n'était pas banale
    La vie ce n'était pas si mal
    Je ne sais pas où est le bien, où est le mal


    © Gil DEF - 10.11.2004
     


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    Sur cette terre
    Il y a tant de misères
    Alors à quoi servent toutes ces prières ?

    Il faut un regard
    Qui croise un regard
    Sur tous les chemins du hasard
    Surtout dans le brouillard
    Même si l'on croit qu'il est trop tard

    Il faut une voix
    Qui dise la joie
    L'hiver quand il fait froid

    Il faut un élan du coeur
    Qui donne une fleur
    Avant la dernière heure

    Il faut une main
    Qui donne la main
    Au bout du chemin

    Il faut un poème
    Pour dire je t'aime
    Toi maman
    Toi papa
    Toi l'enfant
    Toi qui partage ma vie
    Toi mon ami
    Toi qui est mon autre
    Si différent et si semblable
    Toi que je ne connais pas
    Ici ou là-bas

    Il faut un instant
    Pour prendre le temps
    D'écouter la dernière volonté
    D'un coeur qui a toujours gardé
    Les plus beaux souvenirs
    De tous les sourires
    Et de tous les rires
    D'un coeur qui a toujours espéré
    Jusqu'à la dernière larme salée
    Un peu de lumière et d'éternité


    © Gil DEF - 25.09.2004
     


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