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Par Gil1 le 18 Juin 2005 à 00:19
J'avais à peine dix-huit ans
C'était le temps de tous les bonheurs
Des chemises et des idées à fleurs
C'était le temps
Où l'on disait facilement
I love you, I need you
Pour se donner de l'importance
Pour faire la différence
Avec le je t'aime
Qu'on croyait fait pour toute l'existence
Un beau dimanche à la belle saison
Toutes les filles et tous les garçons
Du même âge sans bagages
Furent sur la place du village
Notre plage était en danger
Il fallait la sauver
Sur nos vélos tout neufs ou un peu rouillés
On a pédalé on n'a pas trainé
En une matinée
Avec ardeur de jeunesse motivée
La plage a été nettoyée
Et ensemble on est restés pour manger
Pour marquer de sourires nos affinités
L'après-midi Elle s'est éloignée
Pour marcher sur le sable mouillé
Si menue dans sa robe légère
Je l’ai suivi comme émotion claire
Je ne voyais plus la mer
Elle s'est retournée
Je l'ai accompagné
On a marché sans parler
Je la regardais
Elle me souriait
Et puis elle s'est arrêtée
Je me suis approché
Je lui ai dérobé un baiser
Le regard étonné
Elle a dit : ˮil ne fallait pas
Mais tu ne savais pasˮ.
Elle m'a pris la main
On a fui tous les copains
Il y a eu des courses effrénées
Le vertige de regards échangés
De longs silences partagés
Il y a eu toutes ces premières fois
Où le cœur croit qu’il prend la voix
Et le réel fut mieux qu’un rêve
A la floraison des baisers aux lèvres
Rien ne disait que ça durerait
Mais tel jour resterait parfait
Quelques jours à tant d’inattendu
Je suis encore à ses instances éperdues
A ne croire aucun premier amour vaincu
Et puis il fut un soir où Elle m'a attendu
Au bout d'un chemin depuis disparu
Elle m'a dit : ˮembrasse-moi
Pour la dernière foisˮ
Je lui ai dit : ˮenfin Annie !
- Ne dis-rien, a-t-Elle dit
Embrasse moi une fois vraiment
Je vais partir loin pour longtemps. ˮ
Elle est partie pour toujours
J'ai failli murmurer : ˮadieu, mon amourˮ
Mais il n’était pas temps de souffrir
J’ai promis de lui écrire
Et Elle de me répondre
Ce n’étaient pas deux promesses
A devenir mensonges de détresse
Mais des lettres perdues
Dans l’énigme irrésolue
De leur écriture défendue
Ou de leur semblable contenu
Je n'ai jamais oublié
Sa taille fine
Sa voix enfantine
Ses yeux noirs étonnés
La douceur de ses baisers
C'est mon premier amour
Mon enclin d’amour de toujours
Et j’aime croire ma jeunesse
Gardée dans un coin de cœur
Par une femme à cette heure
Où Elle retrouve les belles adresses© Gil DEF - 10.07.2004
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Par Gil1 le 16 Juin 2005 à 17:36
Pourquoi ces larmes soudain qui me viennent
Quand tu me parles des valses de Vienne ?
Tu crois peut-être que c'est de la peine
Non, juste de beaux souvenirs qui me reviennent.
Ce n'est pas moi
Qui t'invite pour la première valse
C'est mon père
Qui aimait tant la danse
Ce n'est pas toi
Qui me réserve toutes les danses
C'est ma mère
Qui ne tourne plus sur une valse
Ce n'est pas moi qui te regarde
Et te trouve si belle
Dans ta longue robe de dentelle
C'est mon père qui la regarde
Et plonge avec ivresse
Dans le bleu de ses yeux
Ce n'est pas toi qui me regarde
Et te plonge avec tendresse
Dans le bleu de mes yeux
C'est ma mère qui le regarde
Et se demande si elle est belle
Dans la robe de sa soeur Rachel.
J'imagine leur première valse.
Ils ne connaissaient pas Vienne.
Ils ne sont jamais allés à Vienne.
Il n'y avait pas de violons.
C'était la fête de leur village
Pour les gens de tous les âges
Elle n'avait pas dix-sept ans
Lui n'avait pu arrêter le temps
Et avait perdu quelques printemps
Elle devait être une enfant sage
Lui devait l'être bien davantage
Mais ils se sont moqués des années
Qui pouvaient les séparer
Et ils se sont mis à tourner
A tourner à tourner
Sur des flots expirés d'accordéon.
Il n'y avait pas besoin de violons.
Et chaque année
Pendant bien des années
Ils ont tourné et tourné
A chaque fête du village
Avec des gens de tous les ages
Sur des flots expirés d'accordéon
Il n'y avait jamais eu de violons.
A chaque premier jour de l'an
J'imagine qu'ils ont ignoré le temps
Ils sont arrivés à Vienne.
J'imagine un grand orchestre et les violons
Qui jouent rien que pour eux
Le beau Danube bleu
Pour les faire tourner et tourner
Pour l'éternité
Dans le plus beau bal de Vienne.
Il n'y a plus d'accordéon.© Gil DEF - 26.06.2004
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Par Gil1 le 14 Juin 2005 à 21:40
Petite souris
N'avait pas d'amis
De son trou elle est sortie
Elle avait mis une robe d'organdi
Et des chaussures bien assorties
Petite souris
A rencontré un gros chat gris
Qui pleurait d'ennui
Et n'avait plus d'appétit
Elle l'a trouvé gentil
Il l'a trouvé jolie
Ils ont beaucoup parlé
Ils ont beaucoup rigolé
Et ils ont dansé
Dansé le reggae
Petite souris et gros chat gris
Sont devenus bons amis
Elle jouait encore avec les nuages
Mais il aimait les voyages
Il était un peu pot de colle
Mais elle le trouvait drôle
Petite souris et gros chat gris
Ont eu bien des soucis
Ont parfois pleuré
Mais jamais jamais désespéré
Ils sont des amis pour la vie
Petite souris
A bien grandi
A trouvé une nouvelle maison
Gros chat gris
A un peu vieilli
Et vient la voir à l'occasion
Ils n'ont pas peur du qu'en dira-t-on
© Gil DEF. 27 09.2004
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Par Gil1 le 13 Juin 2005 à 19:46
Imagine pour moi une belle histoire
Que je pourrai lire le soir
Avec un chevalier errant
Qui retrouve le printemps
Avec une belle au bois dormant
Qui rencontre le prince charmant
Avec un loup très gentil
Qui ne mange plus les brebis
Et aussi un pantin de bois
Qui veut retrouver son papa
Ecris moi sur un beau cahier
Avec un crayon bien taillé
Des mots jolis une poésie
Qui parle de mon beau pays
De la plaine et des champs de blé
De la mer du nord et du vent salé
Dessine moi un beau nuage
Et emmène moi en voyage
Sur le dos d'un nuage éléphant
Ou sur un grand tapis volant
Emmene moi vers le soleil levant
Pour voir le soleil couchant
Emmene moi au bout de la terre
Et voir Jupiter et l'infini univers
Emmène moi avec ta voix
Sur un chemin où y a de la joie
Et ramasse trois bouts de bois
Poujavascript:;r moi quand il fera froid
Fais moi oublier le temps
Avec une caresse sur l'océan
Fais tourner les ailes du moulin
Que je ne verrai plus chaque matin
Donne moi enfin un joli sourire
Qui sera mon plus beau souvenir
Quand il me faudra partir
Je le déposerai dans mon coeur
Avec un joli bouquet de fleurs
Jusqu'à la dernière larme salée
Qui coulera sur ma joue encore rosée
© Gil DEF. 15.09.2004
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Par Gil1 le 12 Juin 2005 à 18:45
Quand il avait moins de vingt ans
L'allure fière, et le coeur grand ouvert
Quand il avait l'appétit de la vie par tant d'envies
S'il pouvait remonter le temps
Il referait le chemin vers l'orient
Avec elle, l'aîmée d'un autre temps
Direct orient ... Trois jours et deux nuits, un voyage
Pour rompre avec elle ce mirage
Il imagine comme ce que l'on vit
D'abord les yeux de l'aimée ô combien éblouis
Un ciel si bleu et s'en détachant Sainte-Sophie
Et puis le voilà posant sur ses épaules nues
Une étole de soie de couleur écrue
Avant d'entrer dans la grande mosquée bleue
Il y a aussi les mots tant ébahis
Devant les merveilles de Topkapi
Les trônes les bijoux un lapis-lazuli
Et Elle devient tout à coup sa belle sultane
Sa Shéhérazade lui contant une histoire persane
Une nuit ... Pendant Mille et une nuits
Il va déclamer avec aisance ou presque
Sur la scène d'un théâtre antique
Une tirade d'une grande tragédie grecque
Ou un monologue romantique
Tout là-haut elle applaudit, se fait bon public
Sourire magnifique en cette représentation unique
Dans le grand bazar, ce sont des éclats de rire
C'est la bonne façon pour elle de se dire
Comme il est maladroit
Marchandant le prix de tout et n'importe quoi
Comme il est de mauvaise foi pour retrouver l'issue
Alors qu'ils sont perdus dans le dédale des rues
Et puis il y a la nuit belle en décor
Les lumières sur le Bosphore
Les yeux pleins de la mer de Marmara
Elle peut dire embrasse-moi
Il peut la serrer très fort
Et il y a les frissons des corps
Qui se refusent encore
... Et qui se refuseront à jamais
Le mirage a perdu peut-être son effet
Ce voyage n'est-il pas qu'un mirage ?
Le poète a-t-il encore l'âge
D'écrire comme encore on ose :
Mignonne, allons voir si la rose ... ?
© GIL DEF. 20.06.2004
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