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Par Gil1 le 18 Septembre 2008 à 19:44
En ma souvenance il est un jardin
C’est semer le grain c’est de l’espérance
Tant se retient le proche à l’enfance
C’est tant l’accroche à tout lendemain
La belle entreprise aux gestes des mains
Je la conçois pleine en ces références
De plantes saines de fleurs d’accordance
Aux heures soumises jusqu’au jour éteint
Par ma nostalgie contre un présent vide
Un jardin fleuri est au mieux moqueur
De fruits, cerise de couleur au cœur
Comme tu l’aimais, de plaisirs candides
Toi, le jardinier, toi, lien à la terre
Est-on un jour digne relève d’un père ?
© Gil DEF. 17.09.2008
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Par Gil1 le 11 Février 2008 à 18:01
Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
Un village a souffert, je suis comme en colère
On m’a pris les graines des choses essentielles
Comme mes racines mes retours d’hirondelles
Mon jardin et son ciel mes vagues de la mer
Même ma nostalgie a pris un goût amer
Je ne veux me plaindre de mes heures cruelles
Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
Je suis fait de larmes comme vous, cœur ouvert
Sensible ou triste, tant votre vie fut belle
Je voyage le temps à saisir ces parcelles
D’un nouvel entourage à mille lieues d’hier
De l’oubli à l’envie l’équilibre est précaire
J’ai appris de la vie et sous un autre ciel
Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
Je suis toujours l’enfant comme parti en guerre
Contre des fleurs du mal, à vouloir immortels
Votre amour et le mien. Je les écris pareils
A de grands discours à l’endroit sur l’envers.
J’y vis du souvenir des yeux bleus, des yeux verts
On y lit à travers mes émotions réelles.
Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
Je pense au village à des sœurs à un frère
Ils me viennent souvent comme au temps des pastels
Des ciels des enfances quand on croyait au miel
Au goût sucré des mots et des anniversaires
Comme ils manquent pourtant, sans eux, ce que je perds
C’est de l’innombrable qui jamais ne sommeille
Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
Rien ne doit nous presser, la vie a de quoi faire
Ce qui nous sépare manque de nouvelles
Rien ne doit alerter et le cœur et la veille
D’un soir d’un village et l’idée passagère
Si on me pense ingrat, j’en ferais ma misère
Ö comme il faut du temps pour réunir deux ciels
© Gil DEF - 11.02.2008
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Par Gil1 le 14 Janvier 2008 à 07:54
Tu es le soleil , j'oublie mes matins gris
Je suis la lune, elle te sourit dans ta nuit
Le hasard a croisé nos chemins
On est si loin mais à deux on est si bien
Nos rêves dessinent des couchers de soleil
Des serments gravés sur un horizon vermeil
Des baisers des corps enlacés sur la dune
Un jardin secret caché sous des rayons de lune
On est si loin
Mais à deux on est si bien
Seul le temps le dira
Seul le temps l'écrira
Le hasard a croisé nos mots
Ils se sont trouvés en duo en écho
Ils ne pouvaient pas se dire
Ils ne voulaient pas faire souffrir
Mais ils ne pouvaient plus se quitter
Une larme sur nos joues a coulé
De doux baisers se sont osés
Des mots, encore, toujours, se sont envolés
On est si loin
Mais à deux on est si bien
Seul le temps le dira
Seul le temps l'écrira
Ce n'est plus le hasard qui a croisé nos voix
Je lis un poème qui rêve de toi là-bas
Qui répond à une lettre de toi
Qui dit dentro de mi tu es en moi
Toi et moi on se serre dans les bras
J'ose écrire la première nuit avec toi
La lune sourit tu n'as plus froid
Nos battements de coeur s'unissent à chaque fois
On est si loin
Mais à deux on est si bien
Seul le temps le dira
Seul le temps l'écrira
Ce n'est plus le hasard qui mènera nos pas
Ici ou là-bas
Il faudra juste un peu de chance
Et on pourra commencer la première danse
Joue contre joue serre moi très fort
Nos parfums enlacés dessinent tous les décors
Soupirs désirs de nos corps
La musique dira encore
On est si loin
Mais à deux on est si bien
Seul le temps le dira
Seul le temps l'écrira
Et si le temps le dit
Et si le temps l'écrit
Nous serons si heureux mon amour
Heureux pour toujours
Sur ce chemin dont tu ne vois pas la fin
Ô délices dévoilés, nous et l'amour, à chaque matin
Et si le temps ne le dit pas
Et si le temps ne l'écrit pas
Il faudra nous pardonner
D'avoir osé rêver
D'avoir osé aimer
Aimer à perdre la raison
© Gil DEF. 05.02.2005
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Par Gil1 le 26 Novembre 2007 à 12:13
A toi, mon père
L’absence est triste de ce temps qui a passé
Du souvenir de ce qu’on voudrait retenir
C’est la place vide et si lasse d’en souffrir
Autour d’une table, la chaise délaissée
L’absence est triste à ne pas pouvoir la maudire
Et elle peuple comme elle peut ce qu’il reste
Ce sont des mots familiers et de simples gestes
Parlant aux silences de saisons à venir
L’absence est triste d’une larme de regrets
En prenant un café en parlant du jardin
Si les allées ont fleuri ce sont par ses mains
Qui honoraient les haies et les fleurs en bouquets
L’absence est triste au retour des rouges cerises
Au velours du raisin et quand l’oiseau moqueur
Nous revient sans mémoire des petits bonheurs
Il ne pleure vraiment que par notre entremise
L’absence est triste de jours du calendrier
D’une naissance, du jour de sourires peu sages
Sur des lettres brodées, la nappe de mariage
Au nouvel an, des enfants ne pouvant oublier
L’absence est triste dans une valse viennoise
Un chant tyrolien dans les mots d’un grand pardon
Les sabots d’un cheval traçant bien son sillon
Dans les temps mûrs des groseilles, des framboises
L’absence est triste, si lente, intense et pesante
Dans le désordre de nos vies par ce grand vide
Cette présence forte jusque dans nos rides
Aujourd’hui transmises à nos heures sonnantes
© Gil DEF - 16.10.2007
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Par Gil1 le 3 Novembre 2007 à 10:18
Mon père pleurait
Mon père pleurait quand son usine a fermé
C'était désormais un numéro à l'agence des licenciés
A la cellule du reclassement des laissés sur le pavé
C'était le début des mauvaises années
Pour les ouvriers et les enfants d'ouvriers
Dans un pays qui disait avoir des idées
Pour remplacer le pétrole trop cher payé
Mon père pleurait quand son usine a fermé
Lui au chômage ? Il ne pouvait y penser
Avec encore des enfants à nourrir et à élever
Trop jeune encore pour se laisser aller
Et vivre avec de l'argent pas gagné
Lui au chômage ! Il ne pouvait s'y résigner
Tant d'années de labeur si mal récompensés
Travail posté, pas de dimanches et fours fériés
Jamais de vacances avec la maison à payer
Primes et participation en rêves envolés
Mon père pleurait quand son usine a fermé
Et les copains qu'on a du quitter
Malgré les serments qu'on n'allait pas s'oublier
C'est à l'enterrement de Marcel qu'ils se sont retrouvés
Pas tous, certains avaient déjà déménagé
Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
Des prières du dimanche et des défilés de colère
Je n'ai pas pu me taire mais je n'ai rien pu faire
Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
L'Internationale chantait encore l'union des prolétaires
Mon père pleurait
Mon père pleurait même qu'il a été reclassé
Dans une autre usine aux capitaux étrangers
Pas le choix c'était à prendre ou à laisser
Pas le temps de penser, il faut bien manger
Pertes de salaire, un mois d'essai
Courageux, les bras, il n'a pas baissé
Un soulagement on l'a gardé
C'était même pas par humanité
Au bas de l'échelle, il a du recommencer
Avec des jeunes, il fallait apprendre à règler
Pendant ces années, il se sentait humilié
Trop de chefs ! Pas souvent bien inspirés
Ressources humaines ? Vaut mieux pas en parler
Etre ouvrier même qualifié était mal payé
Une mention devenue honteuse à éviter sur un CV
Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
Des motions, des pétitions, et des journaux de colère
Je n'ai rien pu faire je ne voulais toujours pas me taire
Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
L'Internationale oubliait les paroles des prolétaires
Mon père pleurait
Mon père pleurait quand il a été préretraité
Avec une médaille qu'on recoit le jour du muguet
Il a repris un numéro à l'agence des licenciés
Les capitaux étrangers s'étaient évaporés
Délocaliser pour ne pas dire sacrifier
Mon père pleurait, la pendule n'était pas arrêtée
Les allées du jardin le voyaient toute la journée
Un jour sa moto rouge n'a plus démarré
Elle était connue dans toute la cité
Toujours à l'heure, hiver comme été
L'homme à la moto rouge venait de passer
Cette fois il n'a pas essayé de la réparer
Je ne sais pas si ce jour-là il a pleuré
Sa moto avait bien le droit de se reposer
Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
Des dossiers, et des courriers en trois exemplaires
Je n'ai rien pu faire et la colère n'arrange pas les affaires
Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
L'Internationale n'a plus osé le mot de prolétaires
Quelques années ont passé
De la retraite il n'a pas profité
Travailler il n'a jamais arrêté
Et puis une saleté en quelques mois l'a emporté
Sa vraie cause ne sera pas révélée
A quoi bon ? L'argent ne pouvait le remplacer
Le profit n'avait que faire de la douleur de ma mère
Et de l'absence d'un sourire depuis une nuit d'hiver
Pauvre Gavroche, tu tombes toujours par terre
C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
L'Internationale ne se chante plus dans un cimetière
Quand un ouvrier part trop tôt en terre
Je n'ai pas pu me taire
Il est impossible d'oublier les larmes d'un père
Mon père était ouvrier , mon père était prolétaire
Je ne viens pas me plaindre, on n'a pas connu la misère
Qu'il repose en paix, de lui je suis fier !
Pour le souvenir des larmes de mon père
Aujourd'hui je ferai cette prière
Sans prétention et sans colère
Toi, mon beau pays, le pays de mon père
Le pays de Hugo, de Zola, de Rousseau et de Voltaire
Toi qui veut être admiré de la terre entière
Vas-tu enfin écouter les amis de Coluche et l'abbé Pierre ?
Plus de pitié pour la misère !
© Gil DEF - 08.02.2005
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