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    En ma souvenance il est un jardin
    C’est semer le grain c’est de l’espérance
    Tant se retient le proche à l’enfance
    C’est tant l’accroche à tout lendemain
     

    La belle entreprise aux gestes des mains
    Je la conçois pleine en ces références
    De plantes saines de fleurs d’accordance
    Aux heures soumises jusqu’au jour éteint
     

    Par ma nostalgie contre un présent vide
    Un jardin fleuri est au mieux moqueur
    De fruits, cerise de couleur au cœur
     

    Comme tu l’aimais, de plaisirs candides
    Toi, le jardinier, toi, lien à la terre
    Est-on un jour digne relève d’un père ?
     

    © Gil DEF. 17.09.2008
     


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    Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
    Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
    Un village a souffert, je suis comme en colère
    On m’a pris les graines des choses essentielles
     

    Comme mes racines mes retours d’hirondelles
    Mon jardin et son ciel mes vagues de la mer
    Même ma nostalgie a pris un goût amer
    Je ne veux me plaindre de mes heures cruelles
     

    Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
    Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
    Je suis fait de larmes comme vous, cœur ouvert
    Sensible ou triste, tant votre vie fut belle
     

    Je voyage le temps à saisir ces parcelles
    D’un nouvel entourage à mille lieues d’hier
    De l’oubli à l’envie l’équilibre est précaire
    J’ai appris de la vie et sous un autre ciel
     

    Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
    Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
    Je suis toujours l’enfant comme parti en guerre
    Contre des fleurs du mal, à vouloir immortels
     

    Votre amour et le mien. Je les écris pareils
    A de grands discours à l’endroit sur l’envers.
    J’y vis du souvenir des yeux bleus, des yeux verts
    On y lit à travers mes émotions réelles.
     

    Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
    Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
    Je pense au village à des sœurs à un frère
    Ils me viennent souvent comme au temps des pastels
     

    Des ciels des enfances quand on croyait au miel
    Au goût sucré des mots et des anniversaires
    Comme ils manquent pourtant, sans eux, ce que je perds
    C’est de l’innombrable qui jamais ne sommeille
     

    Une heure sonne au loin, je ne sais pas laquelle
    Ne le dis pas, mon père, ne m’en dis rien, ma mère
    Rien ne doit nous presser, la vie a de quoi faire
    Ce qui nous sépare manque de nouvelles
     

    Rien ne doit alerter et le cœur et la veille
    D’un soir d’un village et l’idée passagère
    Si on me pense ingrat, j’en ferais ma misère
    Ö comme il faut du temps pour réunir deux ciels
     

    © Gil DEF - 11.02.2008
     


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    Tu es le soleil , j'oublie mes matins gris
    Je suis la lune, elle te sourit dans ta nuit
    Le hasard a croisé nos chemins
    On est si loin mais à deux on est si bien
    Nos rêves dessinent des couchers de soleil
    Des serments gravés sur un horizon vermeil
    Des baisers des corps enlacés sur la dune
    Un jardin secret caché sous des rayons de lune
     

    On est si loin
    Mais à deux on est si bien
    Seul le temps le dira
    Seul le temps l'écrira
     

    Le hasard a croisé nos mots
    Ils se sont trouvés en duo en écho
    Ils ne pouvaient pas se dire
    Ils ne voulaient pas faire souffrir
    Mais ils ne pouvaient plus se quitter
    Une larme sur nos joues a coulé
    De doux baisers se sont osés
    Des mots, encore, toujours, se sont envolés
     

    On est si loin
    Mais à deux on est si bien
    Seul le temps le dira
    Seul le temps l'écrira
     

    Ce n'est plus le hasard qui a croisé nos voix
    Je lis un poème qui rêve de toi là-bas
    Qui répond à une lettre de toi
    Qui dit dentro de mi tu es en moi
    Toi et moi on se serre dans les bras
    J'ose écrire la première nuit avec toi
    La lune sourit tu n'as plus froid
    Nos battements de coeur s'unissent à chaque fois
     

    On est si loin
    Mais à deux on est si bien
    Seul le temps le dira
    Seul le temps l'écrira
     

    Ce n'est plus le hasard qui mènera nos pas
    Ici ou là-bas
    Il faudra juste un peu de chance
    Et on pourra commencer la première danse
    Joue contre joue serre moi très fort
    Nos parfums enlacés dessinent tous les décors
    Soupirs désirs de nos corps
    La musique dira encore
     

    On est si loin
    Mais à deux on est si bien
    Seul le temps le dira
    Seul le temps l'écrira
     

    Et si le temps le dit
    Et si le temps l'écrit
    Nous serons si heureux mon amour
    Heureux pour toujours
    Sur ce chemin dont tu ne vois pas la fin
    Ô délices dévoilés, nous et l'amour, à chaque matin
     

    Et si le temps ne le dit pas
    Et si le temps ne l'écrit pas
    Il faudra nous pardonner
    D'avoir osé rêver
    D'avoir osé aimer
    Aimer à perdre la raison
     

    © Gil DEF. 05.02.2005
     


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  •  A toi, mon père
     

    L’absence est triste de ce temps qui a passé
    Du souvenir de ce qu’on voudrait retenir
    C’est la place vide et si lasse d’en souffrir
    Autour d’une table, la chaise délaissée
     

    L’absence est triste à ne pas pouvoir la maudire
    Et elle peuple comme elle peut ce qu’il reste
    Ce sont des mots familiers et de simples gestes
    Parlant aux silences de saisons à venir
     

    L’absence est triste d’une larme de regrets
    En prenant un café en parlant du jardin
    Si les allées ont fleuri ce sont par ses mains
    Qui honoraient les haies et les fleurs en bouquets
     

    L’absence est triste au retour des rouges cerises
    Au velours du raisin et quand l’oiseau moqueur
    Nous revient sans mémoire des petits bonheurs
    Il ne pleure vraiment que par notre entremise
     

    L’absence est triste de jours du calendrier
    D’une naissance, du jour de sourires peu sages
    Sur des lettres brodées, la nappe de mariage
    Au nouvel an, des enfants ne pouvant oublier
     

    L’absence est triste dans une valse viennoise
    Un chant tyrolien dans les mots d’un grand pardon
    Les sabots d’un cheval traçant bien son sillon
    Dans les temps mûrs des groseilles, des framboises
     

    L’absence est triste, si lente, intense et pesante
    Dans le désordre de nos vies par ce grand vide
    Cette présence forte jusque dans nos rides
    Aujourd’hui transmises à nos heures sonnantes
     

    © Gil DEF - 16.10.2007
     


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  •   

    Mon père pleurait
    Mon père pleurait quand son usine a fermé
    C'était désormais un numéro à l'agence des licenciés
    A la cellule du reclassement des laissés sur le pavé
    C'était le début des mauvaises années
    Pour les ouvriers et les enfants d'ouvriers
    Dans un pays qui disait avoir des idées
    Pour remplacer le pétrole trop cher payé
    Mon père pleurait quand son usine a fermé
    Lui au chômage ? Il ne pouvait y penser
    Avec encore des enfants à nourrir et à élever
    Trop jeune encore pour se laisser aller
    Et vivre avec de l'argent pas gagné
    Lui au chômage ! Il ne pouvait s'y résigner
    Tant d'années de labeur si mal récompensés
    Travail posté, pas de dimanches et fours fériés
    Jamais de vacances avec la maison à payer
    Primes et participation en rêves envolés
    Mon père pleurait quand son usine a fermé
    Et les copains qu'on a du quitter
    Malgré les serments qu'on n'allait pas s'oublier
    C'est à l'enterrement de Marcel qu'ils se sont retrouvés
    Pas tous, certains avaient déjà déménagé
     

    Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
    Des prières du dimanche et des défilés de colère
    Je n'ai pas pu me taire mais je n'ai rien pu faire
    Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
    C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
    L'Internationale chantait encore l'union des prolétaires
     

    Mon père pleurait
    Mon père pleurait même qu'il a été reclassé
    Dans une autre usine aux capitaux étrangers
    Pas le choix c'était à prendre ou à laisser
    Pas le temps de penser, il faut bien manger
    Pertes de salaire, un mois d'essai
    Courageux, les bras, il n'a pas baissé
    Un soulagement on l'a gardé
    C'était même pas par humanité
    Au bas de l'échelle, il a du recommencer
    Avec des jeunes, il fallait apprendre à règler
    Pendant ces années, il se sentait humilié
    Trop de chefs ! Pas souvent bien inspirés
    Ressources humaines ? Vaut mieux pas en parler
    Etre ouvrier même qualifié était mal payé
    Une mention devenue honteuse à éviter sur un CV
     

    Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
    Des motions, des pétitions, et des journaux de colère
    Je n'ai rien pu faire je ne voulais toujours pas me taire
    Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
    C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
    L'Internationale oubliait les paroles des prolétaires
     

    Mon père pleurait
    Mon père pleurait quand il a été préretraité
    Avec une médaille qu'on recoit le jour du muguet
    Il a repris un numéro à l'agence des licenciés
    Les capitaux étrangers s'étaient évaporés
    Délocaliser pour ne pas dire sacrifier
    Mon père pleurait, la pendule n'était pas arrêtée
    Les allées du jardin le voyaient toute la journée
    Un jour sa moto rouge n'a plus démarré
    Elle était connue dans toute la cité
    Toujours à l'heure, hiver comme été
    L'homme à la moto rouge venait de passer
    Cette fois il n'a pas essayé de la réparer
    Je ne sais pas si ce jour-là il a pleuré
    Sa moto avait bien le droit de se reposer
     

    Le profit n'avait que faire des larmes de mon père
    Des dossiers, et des courriers en trois exemplaires
    Je n'ai rien pu faire et la colère n'arrange pas les affaires
    Pauvre Gavroche, on pleure toujours ta misère
    C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
    L'Internationale n'a plus osé le mot de prolétaires
     

    Quelques années ont passé
    De la retraite il n'a pas profité
    Travailler il n'a jamais arrêté
    Et puis une saleté en quelques mois l'a emporté
    Sa vraie cause ne sera pas révélée
    A quoi bon ? L'argent ne pouvait le remplacer
     

    Le profit n'avait que faire de la douleur de ma mère
    Et de l'absence d'un sourire depuis une nuit d'hiver
    Pauvre Gavroche, tu tombes toujours par terre
    C'est pas de la faute à Rousseau, pas de la faute à Voltaire
    L'Internationale ne se chante plus dans un cimetière
    Quand un ouvrier part trop tôt en terre
     

    Je n'ai pas pu me taire
    Il est impossible d'oublier les larmes d'un père
    Mon père était ouvrier , mon père était prolétaire
    Je ne viens pas me plaindre, on n'a pas connu la misère
    Qu'il repose en paix, de lui je suis fier !
     

    Pour le souvenir des larmes de mon père
    Aujourd'hui je ferai cette prière
    Sans prétention et sans colère
    Toi, mon beau pays, le pays de mon père
    Le pays de Hugo, de Zola, de Rousseau et de Voltaire
    Toi qui veut être admiré de la terre entière
    Vas-tu enfin écouter les amis de Coluche et l'abbé Pierre ?
     

    Plus de pitié pour la misère !
     

    © Gil DEF - 08.02.2005
     


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