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Tant que l’enfant peut voir sa mère de ses bras ouverts
Il faut lui accorder qu’elle est la plus belle au monde
Image de madone avec son sourire dans le transfert
Des choses tout autour d’elle, soleil et terre ronde
Il faut lui accorder que sa chance est extraordinaire
Par-dessus le temps qui passe, et l’arrière des saisons
Par-dessus tout ce que l’on sait, et ce qu’on choisit de taire
Oui, une mère c’est tant de mères jusqu’à son nom
Il faut lui accorder la vérité de l’amour qui sauve
C’est à quelques pas de son berceau qu’il reste toujours
Il est la confiance extrême et quand la vie est fauve
Oui, une mère est raison de révéler chaque jour
Il faut lui accorder de la beauté où il place ses mots
Tout comme il envoie une lettre à la meilleure adresse
Tout comme il se fait poète de ce qui n’est jamais trop
Oui, une mère respire du souffle pour que rien ne cesse
Il faut le soutenir candide et même fortune faite
Du plus simple geste à donner tout au creux de sa main
Contenant, contenu de tel cadeau qui ne s’achète
Oui, une mère donne du talent à tout lendemain
Il faut lui laisser le centre du monde où c’est lui qui tient
La suite et tout avenir l’espoir que va se reproduire
De l’amour par principe mêlé du mystère d’un parfum
Oui, une mère est seule qui a les clés pour y conduire
Tant que l’enfant peut voir sa mère par la loi du tendre
Il faut lui accorder le génie qui le mène à l’infini
Pour compter les réponses à chacune de ses demandes
Oui, une mère fait de dix doigts des beaux manèges pour la vie
Il faut lui répéter l’heure qui fait déborder les yeux
D’une larme qu’on ne retient pas pour l’émotion forte
Sans pouvoir la nommer mais qui serait tout un ciel bleu
Oui, une mère est la source, et puis tout ce qui nous porte
Tant que l’enfant peut voir sa mère comme sa lumière
Il faut lui répéter ô comme elle a pu veiller de nuits
Comme elle s’est fatiguée pour mieux faire que les prières
Oui, une mère est millions de mères qui sont ainsi
Tant que l’enfant peut voir sa mère, tant qu’il est son ciel
Il faut croire que s’accomplit une mission idéale
Qui fait fleurir et grandir toute enceinte maternelle
Oui, une mère est une mère, et par l’âme fondamentale
Ma mère, tes enfants ont grandi, sont peut être loin
Mais le meilleur en eux est une part de tes croyances
Pour la vie comme elle doit être tenace au quotidien
Et pour les jours de fête, que les enfants en nous dansent
© Gil DEF - 27.05.2010
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Allons enfants, marchons, marchons
Chantons que le temps nous appartientDepuis plus de cent ans en ce premier de mai
Revient l'apostrophe des peines ouvrières
Mal payées de tout temps jusqu'au seuil des misères
De ces catastrophes suivies d'aucun procès
Sauf ceux de l'injustice pour nier tout progrès
Du rêve américain au droit simple de vivre
Chaque jour en trois temps étaient des syndicats
Des gens anonymes qui voulaient d'autres choix
Que de l'esclavage des cadences à suivre
Sans nul avantage de sommeil, d'idées libres
Et ce premier de mai se voulut au printemps
Une nouvelle ère de l'épine à l'églantine
Mais il fut donné au drame par la peur assassine
Des tenants de l'ordre pour ceux qui bougent vraiment
Qui d'un triangle rouge portaient vie à leur sang
Fut-il sans lendemain cet essor des consciences
Contre toute cette force appuyée de mépris
D'incessante menace contre qui ose un cri
Il aurait pu l'être tant on fit de sentences
De mort aux enragés pour réduire au silence
Et ce premier de mai on lui fit pire guerre
A l'établir pour fête au temps des trahisons
Du travail obligatoire et en déportation
Terrible paradoxe et ce jour à défaire
D'un statut de grand deuil et de vaines prières
Depuis plus de cent ans, on nous fait propagande
De calendriers fixés aux dates des martyrs
Aux sonneries aux morts au passé à mentir
Et aussi au commerce à la télécommande
Du porte-bonheur factice comme on prétend tout vendre
Depuis plus de cent ans, travailler toujours plus
C'est la triste rengaine du capital dans l'arnaque
Du temps c'est de l'argent, mais à qui est l'abaque
Devenue machine à jongler des bonus
Qui fait verdict brutal de notre âge en malus
Comme il en veut au temps comme à tout ce qui gêne
Son pouvoir absolu et comme nécessaire
Toujours prêt à l'arrache d'heures supplémentaires
Des parents aux enfants dans l'argutie hautaine
L'usure totale des ressources humaines
Il ne faut rien laisser de ce premier de mai
Qui soit la mémoire bien vivante et racine
Au muguet du jardin comme au temps d'imagine
Ce qu'on fait aisément de bonheur bien concret
Quand on n'a besoin que d'une pause et de paix
© Gil DEF - 01.05.2010
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