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Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est l’ineptie, et le fric qui vous pourrit
La vie se meurt à bas prix, aujourd’hui en Somalie
Pour moins d’un dollar par jour, mais où est donc la morale !
Faut-il encore écrire ça, si on n’y peut le combat
Si on n’y peut qu’une voix, contre qui ne l’entend pas
Contre ce dehors du contexte, ce vide au cœur qui exclut
Si je ne peux plus dire là, la vie vaut d’être vécue
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est l’exposé, et en résumé des guerres
Des sentiments désarmés, comme on se dit pourtant frères
Et il n’est pas un seul jour, où l’homme ne soit déloyal
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y crier
Si on ne peut y changer, contre qui est le guerrier
Contre qui le suit à se taire, par erreur, pour son malheur
Si je ne peux que dire là : on fusille un déserteur
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde, c’est tant l’oubli, de ce qui nous fait chaleur
Lumière en naissant la vie, la transportant en couleurs
Bagdad jour et nuit meurt sa beauté orientale
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y conter
Des Shéhérazade par-dessus ces estocades
Ces soldats, ces attentats, si Bagdad n’est plus, n’est pas
Si je ne peux que dire là : qui peut changer tant d’endroits ?
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Le monde est au pouvoir sourd, à quelque vote en détour
Aux électeurs de passage ô combien ils se gourent
La misère est dans leur cour, en un verdict capital
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y compter
La révolution du cœur, pour un moins de pauvreté
Un plus à la charité, pour qui n’a pas un abri,
Si je ne peux que dire là : de qui se fait-on l’ami ?
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Ceux qui ont, ceux qui n’ont pas, on oppose la balance
La chance et la malchance, tant de fois, tout en distance
Où mettre des consciences, quand les masques font le bal
Faut-il encore écrire ça, si on ne peut y rêver
Aux abords de l’utopie, devenant réalité
Non pas l’espoir d’un grand soir, mais juste à manger, à boire
Si je ne peux que dire là : ma plume est loin du comptoir
Ne plus écrire après tout, puisqu’au bout ça fait mal
Ne plus écrire au dégoût, ce serait la dernière balle
© Gil DEF - 17.11.2008
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