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Poètes, ils le sont, confiant leurs émotions
Oppressés de questions, délivrant leurs réponses
Empressés par raison aux grands coups de semonce
Tant que leur horizon se ferme aux illusions
Innocents baladins ils suivent vos chemins
Qui ne mènent à rien sans leurs mots pleins d’espoir
Utile comme un lien leur poésie est soir
Et aussi un matin comme histoire sans fin
Métronomes des sons sublimant des images
Elle devient la leçon apprenant le bonheur
Nid d’amour déraison fruits sucrés primeurs
Triolets d’évasion d’oiseaux sortis des cages
Villon s’est dépendu de couplets éperdus
On les a tant battus les poètes, maudits
Tant l’humain a déplu aux bourreaux sans merci
Rêver, c’est défendu aux cœurs secs, sans issue
Elle ne s’est pas perdue, la poésie à nu
© Gil DEF. 08.08.2007
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J’aurai parlé à la nuit là où restent les premiers rêves
Là où l’on saoule les récits de tant de nos histoires brèves
Là où l’on trinque pour la vie pour les grands soirs l’illusion
De la foule portant l’incompris seul à faire des chansons
J’aurai parlé à la nuit là où à hauteur des hommes
Des troquets ont plus de cœurs que les églises de Rome
Là où sont des lumières, celles, vraies, sorties des ombres
Là où des hommes, frères, quittent leurs costumes sombres
J’aurai parlé à la nuit là où tournent des manèges
Dans des têtes à bascule, des souvenirs pour siège
Là où on dit des prénoms, que l’on pensait éphémères
Jadis et naguère, l’inventaire, tels poètes des limonaires
J’aurai parlé à la nuit là où on noie des larmes
De l’une à l’autre semblable, alarme ou mélodrame
Là où on débarrasse un mal pour un bien mieux désirable
A repartir aux amours capables ou coupables
J’aurai parlé à la nuit là où on est plus honnêtes
Emigré de sous les masques auxquels on veut nous soumettre
Là où on réduit la pente à cause des souffrances passantes
Là où on gagne l’oubli de la mort toujours violente
J’aurai parlé à la nuit là où on repousse l’adulte
Du parler marchand de sable, et de l’étoile pour culte
Là on retrouve un voyage, sésame du fonds des âges
Une étincelle de l’espoir dans des regards, des visages
J’aurai parlé à la nuit là on ranime des théâtres
Des scènes de la folie pour débattre, et s’ébattre
Entre des rêves déçus, qui n’auront pas disparu
Quoique mille fois perdus, qu’on dit à tort sans issue
J’aurai parlé à la nuit comme un enfant éveillé
Qui aurait voulu prouver à sa peur sa liberté
De la croire ou l’ignorer, et il vous faut aller voir
Des mots écrits sur buvard, des mots écrits sur comptoir
J’aurai parlé à la nuit là où le soleil fait pendule
Avant les lueurs du matin, un point après les virgules
Le retour des funambules, sur tant de fils invisibles
Englués dedans la toile à sauvetage impossible
J’aurai parlé à la nuit là où joue l’accordéon
Qui a fait valser Léon d’allure de mauvais garçons
Et chanter tous les potes comme marins à l’escale
Et puis au bout mort aux cons comme un bien moindre mal
J’aurais parlé à la nuit là où est du rêve qui dure
Quoiqu’on dise de ce qui nous a défait à l’impur
Là où j’ai joint Alexis, de paroles toutes entières
De couplets, et du refrain comme du cœur en bannière
© Gil DEF. 27.01.2009
Avec mes remerciements aux proches de Alexis Guérin
Auteur compositeur parti trop tôt à l'âge de 32 ans
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Pendant que tu dors, le monde est encore
Les catastrophes et les incendies
L’affreux fait divers, on tue près d’ici
Et au loin aussi, où l’on sacrifie
Des milliers de vies par l’essentiel tort
La sale raison qui reste aux plus forts
Pendant que tu dors, le monde est encore
Comme aveugle et sourd le Temps suit son cours
Privés de lumière, bien des ciels sont lourds
Ce n’est pas ici, à cause du jour
Qui vient comme oubli de millions de sorts
Loin de notre cour, pourtant comme on sort
C’est près, c’est l’abord, comme un affront
Sombre de nos rues qu’on croirait mobiles
Vivantes, tranquilles à heures utiles
Il suffit de mains tendues dans la ville
Le mal de ce monde est là, moribond
De fronts par millions baissés, inféconds
Ma tristesse de ça, supplie comme on sonde
Les ailes du temps, un nouvel oracle
Un espoir vraiment pour un grand miracle
A millions d’actes d’un nouveau spectacle
Et tout délivrant un pacte de rondes
D’ondes cadencées à sourire au monde
Le monde est encore, alors, rêve et dors
© Gil DEF. 24.01.2008
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